L’administration Macron réussira-t-elle, pour la première fois, à susciter une crise sociale à partir d’une réforme de la #formation professionnelle ? Traditionnellement, les gouvernements vont plutôt à l’affrontement sur le contrat de travail, et se concilient les partenaires sociaux sur la formation. Certes, il est trop tôt pour être certain d’un passage sans encombre des ordonnances réformant le code du travail ; et la feuille de route de la réforme suivante n’est pas encore connue. Mais plusieurs indices peuvent laisser entrevoir des difficultés sur la formation professionnelle. En cause, notamment : la place des Opca dans le dispositif.
Les forces en présence
Les acteurs – Etat, région, syndicats de salariés, organisations patronales, Opca, Pôle emploi, organismes de formation… – ont tous leur opinion sur les priorités et les orientations d’une nouvelle réforme. Les experts, souvent, ont d’autres avis encore. A l’approche de l’échéance, on voit se multiplier les déclarations, d’autant plus vagues et générales que les organismes concernés sont proches du processus de décision : on n’abat pas ses cartes.
- Le gouvernement
- Le monde patronal
- Le monde syndical
- La Fédération de la formation professionnelle
Les germes de conflit
Toutes ces formulations parfois vagues dissimulent des enjeux moins explicites. Certains pourraient déboucher sur de véritables conflits entre les acteurs de la formation professionnelle.Le rôle des Opca est dans tous les esprits, s’il n’est pas souvent explicité. Les organismes paritaires collecteurs agréés, rappelons-le, collectent la contribution de 1% versée par les entreprises pour le financement de la formation professionnelle, et en assurent la répartition. Ils sont accusés implicitement par beaucoup d’observateurs – parmi lesquels la Cour des comptes – dont les analyses n’ont manifestement pas laissé l’actuel président indifférent, d’être facteurs d’inefficacité du système.Le point clé : la #méthode
En définitive, ce qui risque de déterminer l’issue de la réforme est le choix de la méthode. Les ordonnances sur le travail ont fait l’objet d’une concertation avec les syndicats : ceux-ci ont été associés aux travaux, ont pu donner leur avis, leurs orientations. Mais le gouvernement a décidé seul du contenu des ordonnances.