Dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences (PIC), engagé par le gouvernement en 2018 pour réformer en profondeur la formation professionnelle en France, un plan de modernisation a été lancé. Doté de 300 millions d’euros, le projet aspire notamment à digitaliser les parcours de formation. Entretien avec Carine Seiler, la haut-commissaire aux Compétences, qui a présenté le calendrier de sa mise en œuvre le 31 mars dernier.
Carine Seiler : Le plan d’investissement dans les compétences porte depuis son origine l’ambition d’amplifier le nombre de formations, mais aussi de transformer les parcours, la pédagogie et le système de formation. La crise sanitaire, et en particulier le premier confinement, ont encore davantage révélé la nécessité d’utiliser toutes les potentialités du digital pour renouveler la pédagogie et le contenu des parcours. Pourquoi maintenant ? Parce que l’ensemble des acteurs ont, je pense, pris conscience du fait qu’il était indispensable de franchir un cap : l’année 2020 a été un catalyseur de la prise de conscience de la nécessité de transformer nos approches.
Capital : Quelles grandes idées sont ressorties de ces concertations ?
Carine Seiler : Plusieurs messages très forts sont ressortis de la concertation. Le premier, c’est que le chantier de la formation est global : il ne s’agit pas simplement de digitaliser la formation, c’est un projet qui conduit à repenser la totalité de la pédagogie. Il y a des enjeux d’accompagnement globaux pour les organismes de formation : intégrer du digital dans leur contenu a un impact sur leur modèle économique, sur leur organisation, sur leurs ressources humaines, car il faut faire appel à de nouveaux profils sachant utiliser le web. Cela passe aussi par la professionnalisation des formateurs et par la création de modules digitaux, ce qu’on a appelé les ‘communs numériques’. On va également lancer un vaste appel à projet pour accompagner la digitalisation de la formation, en partant des besoins des acteurs de terrain. Nous allons enfin appuyer le développement des tiers-lieux en matière de formation.
Capital : Quelles sont les prochaines étapes du calendrier ?
Carine Seiler : La prochaine étape est le lancement de l’appel à projet de soutien aux parcours hybrides début mai. Ensuite, en juillet, nous présenterons les résultats de l’ensemble des travaux qui sont en cours avec les acteurs sur l’offre d’accompagnement des organismes de formation, sur les tiers-lieux, et sur les communs numériques et l’avancement des pilotes. Des actions concrètes seront donc mises en place dès la rentrée de septembre.
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