Face aux disparités dans les pratiques de l’audit, Fouzi Fethi, responsable du pôle Droit et Politiques de Formation à Centre Inffo, s’interroge sur la pertinence de « certifier » les auditeurs Qualiopi.
La certification Qualiopi a non seulement créé un marché pour les organismes certificateurs, mais a également ouvert la voie à une grande diversité de profils d’auditeurs. Le fait que cette fonction soit accessible sans diplôme ni formation spécifique engendre des disparités dans l’audit de la conformité des organismes de formation. Dès lors, la question de l’instauration d’une certification spécifique pour les auditeurs Qualiopi mérite d’être sérieusement envisagée. Une telle mesure viserait à uniformiser les compétences des auditeurs et, par conséquent, à garantir une approche plus homogène et rigoureuse dans la vérification de la conformité des prestataires de formation. Cependant, bien que cette idée semble judicieuse à première vue, sa mise en œuvre pourrait s’avérer complexe.
La nécessité d’un socle commun
Ne serait-il pas pertinent d’exiger un socle commun pour tous les auditeurs, quel que soit l’organisme qui les mandate ? Ce socle pourrait dépasser la simple maîtrise des techniques d’audit ou l’application rigoureuse du guide de lecture du référentiel national publié par l’administration.
« Certifier » les auditeurs Qualiopi : une évidence ?
Pour garantir que chaque auditeur dispose de ce socle commun, il paraît naturellement évident d’envisager l’instauration d’une certification obligatoire pour exercer en tant qu’auditeur Qualiopi. À première vue, cette proposition semble séduisante, presque évidente dans sa simplicité. Pourtant, derrière cette apparente évidence se cachent des questions opérationnelles complexes, qui touchent autant au rôle de l’État qu’aux dynamiques du marché.
Risque de goulets d’étranglement
Un autre enjeu concerne la sélection des prestataires habilités à dispenser la formation préparant à cette certification des auditeurs. Faut-il ouvrir l’accès à tous les organismes ou privilégier une sélection stricte basée sur des critères rigoureux de qualité et d’expertise ? Une sélection trop restrictive pourrait limiter l’offre de formation. Si cette offre s’avère insuffisante pour répondre à la demande croissante des aspirants auditeurs, cela risquerait de freiner le déploiement des audits Qualiopi.