La formation distancielle souffre encore de certains préjugés qui freinent sa prise en charge par certains financeurs, alors qu’elle pourrait pallier les inégalités d’accès à la formation des Français.
La formation en distanciel est toujours perçue par certains financeurs publics comme le parent pauvre de la formation continue
On constate alors que cette modalité d’apprentissage se trouve désavantagée à différents niveaux.
Dans le financement public tout d’abord où le format présentiel est souvent exigé. C’est le cas de nombreuses régions dont les appels d’offres ou les financements individuels dans le cadre du Plan régional de Formation sont conditionnés à une présence du stagiaire en centre de formation.
En termes de rémunération de formation également. Certaines instances régionales des associations paritaires qui financent ces reconversions considèrent que le temps de formation à distance ne doit pas être rémunéré comme s’ils considéraient que les salariés qui se forment à distance ne méritent pas ou n’ont pas besoin d’une allocation de formation pour se nourrir, pour se loger durant leur montée en compétences au même titre que ceux qui se forment en présentiel.
Une inégalité de traitement et tout un pan de la population exclu de l’action de formation
Cette différence de traitement aboutit dans les faits à une exclusion de nombreux Français de la formation professionnelle.
Il en est de même pour les nombreux Français qui ne peuvent se rendre en centre de formation à heures fixes (famille monoparentale, demandeurs d’emploi en activité partielle, personnes en situation de handicap). Là encore l’on ajoute une exclusion à des difficultés.
Sur le papier, les formations à distance de qualité valent les formations en présentiel
Bien qu’il reste du chemin parcourir, on ne peut pas nier les avancées législatives de ces dernières années pour permettre puis démocratiser la formation à distance et ce bien avant la pandémie.
La Formation Ouverte et à Distance (FAOD) a d’abord été définie dans une circulaire de 2001, puis rénovée par la Loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Elle définit l’action de formation comme un parcours pédagogique qui permet d’atteindre un objectif professionnel et qui peut se réaliser en tout ou partie à distance.
Ainsi, dans la mesure ou les formations à distance de qualité reconnues par France Compétences et certifiées Qualiopi favorisent une réelle montée en compétences, au même titre que les formations en présentiel, il est urgent que les pouvoirs publics appliquent une politique de non-discrimination des formations selon la modalité pédagogique afin que chaque employé, que chaque demandeur d’emploi, puisse choisir la modalité pédagogique qui lui convient le mieux en fonction de ses contraintes, de ses aspirations. C’est l’esprit de la loi de 2018, confirmé dans son rapport d’évaluation publié en 2022 par les députés. Pourtant nous en sommes très loin.
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