Nota : ce texte est issu d’une intervention d’André Tricot dans l’équipe apprenance du CREF Paris Ouest Nanterre

Le positionnement d’une recherche en psychologie de l’apprentissage

André Tricot est psychologue de l’#éducation. Il s’intéresse aux processus d’apprentissages impliqués dans les situations institutionnelles. Il intervient à l’ESPE Toulouse. Il s’efforce de déconstruire des mythes liés à Internet et à l’#apprentissage, et de trouver des réponses pratiques en matière d’ergonomie d’apprentissage. Il situe la question de la digitalisation de l’apprentissage dans l’histoire de la communication en partant de la communication non verbale identifiée à partir de -200 000 ans avant JC, puis l’apparition des langues orales, les dessins pariétaux, le repérage des écrits sur des monnaies (– 6 000 ans) puis les traces de langues écrites (– 3 300 ans), puis l’invention de l’imprimerie il y a 1500 ans, la structuration de la grammaire, la stabilisation de l’orthographe, et enfin l’explosion des ordinateurs et d’internet dans les années 2000.

Aujourd’hui le #numérique a envahi nos vies. La majorité des jeunes de pays riches utilisent plusieurs fois par jour Wikipédia, Facebook, Twitter et Facebook. Aux USA les adultes passent 4h30 à lire par jour en moyenne (White 2010), contre 1h46 il y a 40 ans (Sharon 1972). Une des conséquences remarquée par Umberto Ecco est que les adultes lisent de plus en plus !

La recherche en psychologie de l’apprentissage permet :

  • Evaluer les capacités d’apprentissage liées au numérique;
  • Analyser des tâches et modifications des tâches d’apprentissage;
  • Identifier par la psychologie du développement des effets des technologies sur l’acquisition des compétences;
  • Comprendre l’apprentissage sur le tas;
  • D’identifier l’émergence de nouvelles pratiques sociales;
  • Disposer d’outils qui permettent de tester des hypothèses psychologiques.

Et si les mythes explorés n’étaient que des légendes ?

André Tricot explore 9 mythes et recense des recherches scientifiques pour étayer ou défaire ces mythes. Par exemple un moteur de recherche académique type google scholar recense plus de 46 000 articles de recherche sur le thème des serious-games, mais moins d’une centaine dispose d’un protocole de recherche scientifique avec un groupe test et un groupe témoin pour étayer le propos des auteurs.

  • Mythe Numéro 1 : On est plus motivé quand on apprend avec le numérique
  • Mythe Numéro 3 : Le numérique favorise l’autonomie des apprenants
  • Mythe Numéro 4 : Le numérique permet un apprentissage plus actif
  • Mythe Numéro 5 : Les images animées permettent de mieux apprendre (Amadieu et Tricot 2014)
  • Mythe Numéro 6 : Le numérique permet de s’adapter aux besoins particuliers des apprenants
  • Mythe Numéro 7 : La lecture sur écran réduit les compétences de lecture et les capacités d’attention des jeunes (Nicholas Carr « Is internet making us stupid ? », 10 000 citations sur Google Scholar)
  • Mythe Numéro 9 : Le numérique va modifier le statut même des savoirs, des enseignants et des élèves (Tricot et Amadieu, 2014)

Conclusion
Le numérique a envahi nos vies. Il facilite de façon extraordinaire notre accès aux supports de connaissances et de tâches. Il enrichit les supports. Il requiert de nouvelles compétences. Il ne modifie fondamentalement ni les tâches ni les apprentissages scolaires. Il peut avoir un effet sur la motivation. Il peut permettre de réguler plus fréquemment l’apprentissage mais de façon frustre pour l’instant.

 

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