Depuis quelques mois, la digitalisation connaît une nette accélération. Avec quelles conséquences pour les organismes de formation ? Quelles seront, demain, leurs structures de coûts, leurs stratégies, leurs offres ? Tour d’horizon avec quelques experts et professionnels.

Attention, transition en cours : plus qu’un élément de rupture, la pandémie qui touche l’ensemble des pays depuis mars 2020 semble avoir été, pour les organismes de formation (OF), un accélérateur de tendances. Amorcé il y a plusieurs années, le virage digital connaît depuis maintenant deux ans un effet démultiplicateur. Que ce soit en termes d’offre, de structure de coûts ou encore de périmètre couvert, c’est un ensemble d’éléments qui tendent actuellement à se transformer et dont il convient de prendre la mesure.

La dimension virtuelle ne fait pas tout

« Lors des premiers confinements, alors que nous étions sidérés par la brutalité des événements, tout le monde s’est précipité vers les classes virtuelles parce que cela ressemblait à ce qu’on connaissait : ainsi, le formateur s’est retrouvé en face des apprenants, et ça a eu l’air de marcher », explique Sylvain Vacaresse, président de Learning Salad et fondateur de Skillbar, lieu de rencontres physiques et virtuelles de la communauté professionnelle du Digital Learning [interview vidéo à découvrir ici]. Mais voilà : rapidement, les formateurs comme les apprenants se sont rendus compte que la dimension virtuelle ne faisait pas tout et qu’il allait falloir mobiliser et développer de nouvelles dimensions. « Il s’est alors agi d’accompagner les gens, de trouver de nouvelles modalités : des parties synchrones, du tutorat… Et surtout de bien préparer les cours en amont. »

La proximité et l’apprenant au cœur

Ceci pose, in fine, la question centrale du modèle économique des OF, et spécifiquement celle de leur valeur ajoutée dans un « monde de demain » qui est d’ores et déjà le nôtre. Comment trouver un équilibre alors que se multiplient désormais des actions plutôt souterraines, peu visibles pour les apprenants ? Comment maintenir un niveau correct de rentabilité ? Telle est la quadrature du cercle. « Des solutions existent, elles sont déjà là, en lien avec une pédagogie de proximité », explique Samuëlle Dilé. « La valeur ajoutée va résider dans la capacité que vont avoir les OF à être dans l’assemblage, en aidant par exemple les apprenants à diagnostiquer leurs besoins en phase amont. Elle résidera également dans des modules basés sur le ‘juste à temps’ et le ‘juste assez’, avec une ingénierie qui devra être industrialisée pour permettre les ré-assemblages en parcours différenciés (format, rythme, modalités…). Il s’agira encore d’affiner l’individualisation des parcours, d’assurer une qualité d’accompagnement à toutes les phases du processus mais encore d’aider les apprenants à transférer leurs apprentissages sur le terrain. C’est en fait sur la notion de services que se fera la différence, de services valorisés et valorisables. Mais, je le répète, tout est déjà là ! »

—————

Repéré depuis https://communotic.normandie.fr/formation-multimodale-de-quoi-parle-t-on/articles-de-fonds/aspects-economiques/organismes-de-formation-vers-un-nouveau-modele-economique

Abonnez-vous à notre Newsletter : https://digital-learning-academy.com/abonnement-newsletter

Partagez cet article