Un formateur, une salle des Powerpoint : le trio gagnant de la formation jusqu’en 2020. Les organismes de formation et les grandes entreprises ne pouvaient pas jusqu’à présent se passer du formateur, mais depuis quelques mois, on lui demande d’animer à distance, ou bien de produire des ressources pédagogiques pour qu’on puisse se passer de lui.
Être formateur en 2022 reste un très beau métier, mais qui change sur trois axes : pédagogique, technologique, relationnel.
Mutation pédagogique
Transmettre son savoir, c’était la mission principale d’un formateur jusqu’à l’année dernière. Qu’il soit occasionnel ou professionnel, un formateur a non seulement ses savoirs et ses supports de formations comme matière première, mais aussi ses compétences didactiques et pédagogiques pour faciliter la compréhension et l’appropriation par les stagiaires.
Sauf que derrière un écran en classe virtuelle, tout ce que la salle permet de mise en scène se retrouve impossible : circulation entre les tables, regard circulaire sur le groupe, gestes du corps, dialogue autour du tableau papier… De nouvelles stratégies pédagogiques sont à inventer pour éviter le “boring learning”.
La classe virtuelle a été la première étape de la transformation digitale à marche forcée de la formation en salle.
La seconde étape a été de formaliser des contenus d’auto-formation. La transformation pour un formateur est beaucoup plus radicale, car après lui avoir demandé de former à travers une lucarne, on lui demande de disparaître totalement. L’approche pédagogique est très différente, car il ne faut plus travailler en réaction aux remarques et questions des stagiaires mais en anticipation des difficultés de compréhension et d’appropriation.
C’est un tout nouveau métier qui doit être intégré : concepteur pédagogique de ressources d’autoformation. Un véritable sacerdoce pour les formateurs.
Mutation technologique
Pour certains formateurs, Powerpoint, c’est l’outil à tout faire. Indépendamment de ses qualités, et des merveilles que certains stakhanovistes arrivent à en tirer, il n’est plus nécessaire de rabâcher pourquoi il faut en faire le deuil pour la formation à distance.
C’est toute une série de nouveaux outils qu’il faut apprendre à dompter :
- des outils d’animation digitaux, comme Wooclap ou Beekast ;
- des outils de création de ressources : comme Genially, ou Vyond, H5P ;
- des outils de tournage et de montage vidéo : comme VN ou Kinemaster ;
des outils pour créer des supports rich-media : comme Adobe Spark ou Sway ; - …
L’exercice est difficile, non seulement parce que le travail d’appropriation de ces outils est chronophage, mais surtout parce qu’il est extrêmement frustrant de déléguer à un outil le travail de transmission précédemment mammifère.
Mutation relationnelle
S’effacer derrière les outils ou les contenus ne signifie pas la disparition des relations interpersonnelles entre le formateur et les apprenants et entre les apprenants entre eux.
En salle, les relations sont uniquement en synchrone (en temps réel), en formation à distance, de nombreuses activités se font en asynchrone.
Le nouveau champ que doivent investir les formateurs est la présence synchrone et asynchrone à distance. On pense naturellement aux outils intégrés aux LMS (chat, forum, …) mais il ne faut pas négliger les outils grand public comme Whatsapp, les sms ou de simples appels téléphoniques.
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