Incontestablement, depuis un an, le digital learning a été propulsé sur le devant de la scène de la formation. Ce succès fulgurant reste cependant à confirmer et de nombreux défis sont à relever.
Les défis pédagogiques
« Elle est belle, elle est belle ma classe virtuelle !! »
Cette modalité a sauvé une année noire pour la formation mais a aussi révélé de criantes lacunes en pédagogie. Entrer dans le monde de la formation distancielle impose de maîtriser une large palette de modalités et d’activités pédagogiques pour éviter l’effet « boring webinar ». Pour bien des structures de formation, les faiblesses en pédagogie digitale étaient diluées dans l’océan du présentiel. Mais, quand le digital devient la norme, il n’est plus possible d’éluder le problème ; il faut le régler avant que la sélection naturelle ne fasse que les pure-players ubérisent l’ancien monde.
Pour bon nombre d’organismes de formation, d’équipes internes de grands groupes, d’écoles, d’universités, de formateurs, il va falloir s’acculturer au digital au pas de course, s’ouvrir à la pédagogie asynchrone, à l’autoformation, à l’utilisation créative et participative de la classe virtuelle, s’approprier de nouveaux outils et, surtout, accepter de bousculer ses habitudes et ses croyances.
Les défis d’organisation
Une des principales caractéristiques du Digital Learning est de s’affranchir des unités de temps et de lieu. Chacun apprend à son rythme, d’où il veut et quand il veut, tout en échangeant régulièrement de façon synchrone ou asynchrone.
Les parcours de formation en Digital Learning conduisent à gérer des comportements et des relations organiques et non plus monolithiques. C’est toute une logistique qu’il faut repenser.
Les organismes de formation traditionnels ne sont pas les seuls à devoir s’approprier la logistique digitale, les opérateurs à distance doivent également faire un pas vers le présentiel pour apporter une vraie dimension multimodale à leurs offres.
Les défis humains
Comme pour toute transformation, le principal frein est humain. Quand un européen roule pour la première fois en Angleterre, il se rend vite compte qu’un simple changement de sens de circulation rend difficile un exercice (la conduite) qu’il pensait maîtriser parfaitement. Ce constat s’applique également à la formation. Éloigner le formateur des apprenants, allonger les délais d’interaction et transposer l’exposé en contenu formel ne sont pas des changements à la marge.
Dès qu’on intègre la dimension digitale en formation, les anciens réflexes sont à oublier, les repères à changer, les pratiques à adapter.
« Être premier est difficile, le rester encore plus. » — Raymond Poulidor