Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’actuellement la formation est chahutée, transformée, parfois même remise en cause. Et pourtant, elle n’a jamais été autant nécessaire pour ne pas décrocher face aux bouleversements qui agitent le monde du travail. 

Plutôt que de la remettre en cause précipitamment, ne vaudrait-il pas mieux la considérer comme le début d’un processus d’apprentissage et pas l’unique moment ?

 

La formation, imparfaite seule

Nous ne parlerons pas ici du monde VUCA, mais il est cependant difficile de ne pas se rendre compte que le monde bouge, et que celui du travail n’y échappe pas.

La formation, dans sa forme la plus historique et traditionnelle, est un moment où l’on engrange des savoirs ou des savoir-faire qui seront utiles plus tard. Seulement voilà, autant le « plus tard » du début du siècle n’était très différent du moment de la formation, autant aujourd’hui notre « plus tard » n’aura rien à voir avec notre « maintenant » (vous suivez ?). Cette évolution de plus en plus rapide rend assez vite obsolète et peu utile ce qui a été vu en formation si le temps qui la sépare de sa mise en pratique est important.

Alors ? Se former va-t-il devenir pour autant inutile ? Non, si la formation n’est pas considérée comme l’unique façon d’acquérir de nouvelles compétences, mais l’un des moments d’un parcours plus complet.

 

Idéale comme démarrage

Sauf pour certains risque-tout, il vaut mieux avoir barboté un petit moment dans le petit bain avec une bouée avant de plonger dans le grand bain pour apprendre la brasse.

Barboter avec une bouée, ça peut se faire seul et sans risque, plonger sans assistance dans le grand bain, c’est plus compliqué.

L’AFEST remet au goût du jour le compagnonnage et déplace le rôle de l’accompagnement humain de la transmission du savoir vers sa mise en pratique. C’est ce que prône depuis longtemps avec force et efficacité le coaching. C’est surtout le seul moyen d’acquérir ou de consolider des compétences au plus proche de leur contexte, mais aussi de les ajuster aux réalités du moment.

La formation, si elle sait se concentrer sur l’essentiel, sur l’intangible, si elle sait se débarrasser de ses lourdeurs et de ses contraintes, si elle sait faire de la place et préparer le terrain au coaching retrouve alors toutes les qualités et l’intérêt (peut-être même plus) qu’elle avait peu à peu perdu.

 

Ses alliés dans le temps

Pour garder sa place centrale, la formation formelle, planifiée et encadrée doit savoir s’allier avec toutes les nouvelles formes et modalités d’apprentissage. Les petites capsules vidéos, les micro-learning, les tutos, les webinaires sont autant de compléments utiles, précis et actualisés, qui permettent à la formation de prendre de la hauteur et de passer de modalité unique à modalité centrale.

Il n’est pas faux, mais plutôt utopique de penser qu’un système, aussi intelligent soit-il peut suffire à rendre autonome tous les individus dans leurs apprentissages, d’autant plus s’il doit devenir une activité permanente.

Se former nécessite et mérite d’être accompagné, conseillé, reconnu, encouragé et récompensé autrement qu’avec de petits badges virtuels.

Chers responsables formation, ne lâchez pas l’affaire ! défendez vos budgets de salles, de formateurs, de tuteurs. La formation doit être plus fréquente, plus largement diffusée, doit couvrir plus de domaines, parfait ! : demandez des budgets supplémentaires, mais ne le laissez pas se faire grignoter petit à petit par ceux des licences d’outils aussi séduisants soient-ils.

 

« Tout se joue au début. » — Sigmund Freud

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