Cela fait presque 20 ans que nous y sommes, le troisième millénaire n’a pas apporté que l’euro et le smartphone, il promet de nous fourrer de l’Intelligence Artificielle partout. Une menace obligeant à élever son niveau de compétence sous peine de se faire remplacer sans aucun scrupule. Alors, quelle est la meilleure stratégie face à l’IA ? S’y opposer, composer avec, ou bien se former en continu pour toujours avoir un coup d’avance ?
L’IA prise au sérieux
Il en est de l’émergence de l’IA aujourd’hui comme de l’apparition de l’électricité hier ; la destruction des emplois est au centre des débats. Plus que sur leur destruction, parions sur la mutation des emplois et l’acquisition de compétences nouvelles. Pour autant, ces transformations profondes ne pourront pas s’accomplir sans un effort approprié de formation, inscrit dans des politiques publiques adaptant le dispositif légal de la formation professionnelle à l’enjeu de cette véritable révolution.
Dans son rapport « Anticiper les impacts économiques et sociaux de l’intelligence artificielle », France Stratégie et le Conseil national du numérique soulignent qu’en « accélérant l’obsolescence des compétences acquises lors de la formation initiale, l’intelligence artificielle pose la question de l’accroissement du temps de formation continue et de la modification de ses contenus et de ses structures. » On comprend alors mieux la concomitance entre avènement de l’IA et réformes de la formation et de l’apprentissage.
Le pari sur l’intelligence humaine
Concernant les contenus de formation, le rapport indique : « Le défi de la formation initiale et continue consiste à trouver l’équilibre entre l’acquisition de savoirs et compétences en phase avec les besoins actuels de la société et la nécessité de préparer un avenir dont on sait au moins qu’il exige de tous un esprit critique, une capacité d’apprendre à apprendre ». De la méthode plus que des contenus, voilà un beau pari sur l’intelligence (humaine cette fois-ci).
La priorité, apprendre à apprendre
Les connaissances recherchées demain ne seront pas celles d’aujourd’hui dont l’obsolescence est maintenant programmée. Tic-tac, tic-tac, le temps qui passe s’amuse à en grignoter la valeur et l’utilité. Nous devons renouveler notre stock en permanence afin de ne pas voir nos compétences se dévaloriser. Incroyable aubaine pour les cigales curieuses qui seront toujours dans le coup. Cruel exercice pour les fourmis conservatrices qui verront leur capital perdre de sa valeur. Quel que soit son penchant, savoir apprendre vite et bien doit devenir un pilier de base, comme lire ou compter sous peine de devoir lutter contre les IA conquérantes en étant sûr de perdre.
« Apprenez, prenez de la peine : c’est le fonds qui manque le moins » — Jean de la Formation