Le micro-learning a pris la suite du rapid-learning avec la promesse de pouvoir se former durablement par microséquences de quelques minutes. Se former juste assez, juste à temps est un des arguments majeurs du Digital Learning. Ces deux tendances permettent-elles d’envisager de se former quasi instantanément ?
Le savoir instantané
Au commencement était le savoir.
Premier étage de la fusée formation, les savoirs sont le socle des compétences. Avec un smartphone dans la poche et un accès internet quasi permanent, le savoir devient une ressource accessible à tout moment presque instantanément. Le savoir était précédemment un bagage intellectuel nécessaire à posséder pour développer des compétences, cette notion est particulièrement chahutée et remise en cause par les énormes bases de données de savoirs comme Wikipédia. La tentation est donc bien grande de ne plus faire l’effort d’acquérir ces savoirs tant il est facile et rapide d’y accéder (mais aussi de les oublier…).
Le savoir-faire instantané
Passer d’une action réfléchie, contrôlée, décidée, à une action réflexe. C’est toute la différence entre comprendre, expérimenter de façon organisée et consciente, et agir de façon réflexe.
En appliquant les mécanismes issus des neurosciences (qui fonctionnent avec une grande efficacité sur la mémorisation) aux comportements réflexes, il est maintenant possible de « programmer » rapidement et durablement des savoir-faire qui prennent habituellement un temps bien plus long à être acquis par des applications occasionnelles en situation réelle.
Ces mécanismes d’ancrage permettent d’envisager (lorsqu’ils seront généralisés) le même glissement opéré sur la transmission des connaissances (effectuée maintenant en autoformation) aux savoir-faire simples qui pourront eux aussi être acquis rapidement et sans fortes interactions humaines. Ces dernières pourront alors se concentrer sur les savoirs complexes et moins systématiques.
Le savoir-être instantané
Plus complexe, et plus long à acquérir, le savoir-être repose sur un ensemble de compétences mises en œuvre conjointement. Il n’existe pas pour le moment de formule magique pour réduire et concentrer l’acquisition de savoir-être, et les compétences socioémotionnelles qu’elles nécessitent ne peuvent pas encore être acquises de façon rapide et automatisée. Cependant, il est tout à fait envisageable d’avoir prochainement des programmes d’entraînement en réalité virtuelle avec des personnages réalistes gérés par des intelligences artificielles qui pourront nous permettre d’accélérer l’acquisition de certains savoir-être.
« C’est très rapide, et très bon » — Max Havelaar