1. Les ingrédients : ne pas confondre « court » et « réchauffé »

2. La recette : le tout est supérieur à la somme des parties

3. Dégustation : la faim justifie les moyens

Prêt(e) à e-mobiliser vos formations ?

Où je veux quand je veux… Telle est la promesse du mobile learning, celle de se former en toute liberté, partout, tout le temps.
« Où je veux ? » Promesse tenue tant il est vrai que notre smartphone est devenu un prolongement de nous-même. Greffon d’une main augmentée, il rassemble une partie de notre mémoire (que celui qui n’a jamais été chercher la date exacte de la mort de Napoléon sur Google nous jette la première pierre !), de notre vie sociale, de nos loisirs mais aussi de nos apprentissages (qui n’a jamais suivi un tuto pour réussir ses lasagnes en just in time ?)

« Quand je veux ? » Nous n’irons pas disserter sur le prescrit et le réel, mais force est de constater que le « vouloir », s’il existe, se trouve souvent contraint par le « pouvoir » et des agendas sous stéroïdes, gonflés de visioconférences incontournables. Mais c’est bien là un des atouts du mobile-learning. Qui dit formation accessible partout tout le temps sur smartphone, dit formats adaptés, courts et engageants, à même de se glisser dans quelques micro-plages de nos agendas surchargés. La micro-formation ou micro-learning propose des ressources pédagogiques de quelques minutes pour une montée en compétences très ciblée. Si le micro-learning n’est pas nouveau, se développent depuis quelques années des parcours de micro-actions (micro-doing) visant à l’acquisition de réflexes et bonnes pratiques opérationnelles pour un passage à l’action séquencé, progressif et ancré dans la durée.

Imaginons que l’entreprise ait constaté un manque de reconnaissance de la part de certains managers vis-à-vis de leurs équipes, une micro-action pourrait consister à proposer aux managers concernés de consacrer 10 minutes chaque vendredi à féliciter son équipe pour les avancées de la semaine. Cette micro-action est alors poussée sur le smartphone du manager lui laissant le choix d’accepter ou non le défi puis de faire un retour sur la réalisation et les résultats. Le micro-doing se base sur le nudge et l’incitation, séquencés selon les avancées de l’apprenant, plus que sur l’obligation.

Côté service formation, le « micro » constitue une réponse à la quadrature du cercle qui tente de réconcilier formation du plus grand nombre et budgets contraints en contexte de travail hybride.

Tour d’horizon de ces formats pédagogiques à consommer sur le pouce…

1.
Les ingrédients : ne pas confondre « court » et « réchauffé »

La micro-formation tout comme la micro-action n’est pas l’art d’accommoder les restes pour les réchauffer au micro-ondes. Si la micro-pédagogie est opportuniste sur la spatio-temporalité, elle ne doit pas l’être pas dans sa conception. Reprendre des ressources pédagogiques ou des mises en situations de formations digitales d’une durée de plusieurs heures pour les découper et en tirer des capsules indépendantes de « savoir » de 30 secondes à quelques minutes ou des séquences de « faire » en mini-actions précises à réaliser chaque semaine ne peut aboutir qu’à une version dégradée de la formation d’origine.

On en revient donc toujours au point de départ : la définition de l’objectif. Quel est le micro-objectif de chaque capsule de « savoir » ou de « faire » ? Quel est le résultat attendu au terme du mini-module ? Et question sous-jacente : comment évaluer l’atteinte d’un micro-objectif ?

Laissons, en phase de conception, la prise en compte des contraintes de temps et d’adaptation à l’écran, lui aussi réduit, de nos smartphones.

Une capsule de micro-learning s’accommode de formats multiples (vidéo, check list, sondage, quiz,infographie, podcast…). La créativité est de mise tant que le format respecte l’impératif de concision, d’accessibilité et une définition claire de l’objectif de chaque module.

Et concrètement ?

Parce que la vertu de l’exemple n’est plus à démontrer, imaginons une formation de 10 heures sur le thème « Mener un entretien commercial efficace ». L’objectif de la formation est de développer le professionnalisme de l’équipe commerciale. Les objectifs pédagogiques pourraient viser la capacité de l’apprenant à :

  • Se présenter avec conviction et professionnalisme pour passer le barrage du standard
  • Mener un entretien de découverte approfondi pour analyser les besoins de son prospect et apporter une réponse pertinente
  • Mobiliser les techniques de levée des objections pour remporter l’adhésion
  • Conclure la vente et asseoir la relation commerciale dans la durée

Il est évident que sur un contenu de micro-learning ou sur une micro-action ou même sur un parcours de plusieurs capsules, les objectifs vont devoir être redéfinis capsule par capsule, que l’on parle objectifs pédagogiques ou objectif de formation.

Pour l’objectif de la formation : quel est le problème précis et récurrent ou la faiblesse généralement constatée dans l’équipe lors des entretiens commerciaux ?

  • Est-ce la façon de présenter la société ?
  • Le manque d’assertivité ?
  • Le manque de préparation amont de l’entretien ?

Côté objectifs pédagogiques : Sur quelle posture, quels éléments de communication veut-on mettre l’accent ? Chaque capsule porte un micro-objectif.

Pour reprendre l’exemple de la formation commerciale, supposons que la plus importante lacune identifiée porte sur l’entretien de découverte et l’incapacité à bien détecter le besoin client.
Un contenu de micro-learning pourrait se concentrer sur la valeur ajoutée des questions ouvertes en entretien de découverte avec une démonstration avant/après :

  • une saynète audio de 2,5 minutes simulant un entretien basé sur des questions exclusivement fermées qui met en évidence la faible valeur des réponses obtenues ;
  • puis un quiz de 3 questions à choix unique avec feedback formatif explicitant le manque d’informations pertinentes recueillies ;
  • puis la même saynète audio de 3 minutes simulant un entretien basé sur des questions quasi-exclusivement ouvertes ;
  • puis une méthode synthétique et actionnable de questionnement pour bâtir son déroulé d’entretien.

Côté micro-action, un challenge de la première semaine pourrait inviter les commerciaux à poser au moins 50% de questions ouvertes dans chacun de leurs entretiens clients/prospects.

Le retour de la machine à apprendre ?

A observer les différentes modalités pédagogiques qui illustrent notre exemple (de la formation de 10 heures aux micro-contenus), une chose apparaît clairement : la complémentarité des formats et la richesse d’un parcours articulé entre les différentes composantes « micro » et plus classiques. Et c’est bien là que la micro-formation et la micro-action prennent tout leur sens : articuler dans un parcours. En stand alone, le « micro » reste très « conditionnement opérant », ancré dans la boucle stimuli-réponse-renforcement des behavioristes avec un accent fort sur le stimuli-réponse et un peu moins marqué sur le renforcement, ingrédient majeur de la recette behavioriste.

Utilisé en stand alone, le micro-learning conserve un véritable intérêt en just in time pour trouver une solution, se remémorer une procédure, une bonne pratique… Sa forte granularité permet un repérage facile de l’information recherchée. Il constitue ainsi un atout pour un apprentissage on the flow of work, un outil d’aide à la décision, à l’action, à l’argumentation avant un rendez-vous client, lors de l’application d’une procédure de sécurité, en permettant à l’apprenant d’aller directement à l’essentiel, en situation de travail. Il n’y a donc potentiellement pas de rupture entre l’activité opérationnelle du collaborateur et la situation de formation.

De façon générale, la micro-formation manque souvent d’échanges entre pairs et avec le formateur, d’une réelle évaluation objective de la compréhension et du transfert en situation de travail, sauf à articuler les différentes capsules avec d’autres modalités pour aboutir à une recette de formation engageante, multimodale et efficiente.

2.
La recette : le tout est supérieur à la somme des parties

Prenons la recette des lasagnes… Imaginez la tête de vos convives si vous annoncez des lasagnes au menu et que vous déposez séparément sur la table, chacun des ingrédients (nous ne nous hasarderons pas à les détailler ici car chacun sa recette et son ingrédient secret) soigneusement préparés.

Les ingrédients et leur qualité sont fondamentaux mais la recette qui va les associer selon le bon tempo et le bon ordonnancement est indispensable.

Les médias…

Pour maximiser l’efficacité de la formation, jouer la spécificité et la valeur ajoutée de chaque modalité courte et plus longue, orientée vers le « faire » ou vers le « savoir » revient à imaginer des parcours séquencés dans lesquels :

  • le micro-learning va soutenir et ancrer les savoirs, savoir-faire et savoir-être abordés en classe virtuelle par exemple ;
  • le social learning va créer de l’engagement et confronter les points de vue et les compréhensions pour déconstruire ses schémas de pensées et acquérir de nouvelles compétences, par l’émergence de nouvelles représentations du sujet ;
  • le micro-doing va stimuler le passage à l’action avec des mises en applications quotidiennes en situation de travail pour optimiser le transfert des compétences en situation et ancrer des réflexes ;
  • les ressources asynchrones plus longues ou les livrables à réaliser vont approfondir les acquis et révéler les freins ou les incompréhensions en vue d’une remédiation ;
  • les évaluations formatives et sommatives vont mesurer la capacité de l’apprenant à faire le lien entre les diverses thématiques abordées et son aptitude à projeter ses nouvelles compétences dans son environnement de travail.

Articuler les formats, les modalités, les propositions et intentions pédagogiques en parcours va faciliter le passage du conditionnement opérant prôné par le béhaviorisme vers des pratiques basées sur le constructivisme ou le socio-constructivisme qui permettent d’accompagner la progression de l’apprenant et de le guider à l’intérieur de sa zone proximale de développement au-delà d’un simple réflexe pavlovien amélioré. Ce réflexe quasi-pavlovien a toutefois l’avantage de pousser à l’action et d’automatiser des bonnes pratiques simples et efficaces si elles ont été bien construites avec un objectif précisément défini en amont.

… et le médium

Quant au smartphone lui-même, le mobile learning présente un intérêt incontestable aujourd’hui dans le cadre d’un parcours de formation multimodal :

  • en onboarding apprenant pour présenter le parcours, rappeler les dates et échéances clés, réaliser un auto-positionnement et tester les prérequis ;
  • en salle pour digitaliser l’expérience apprenant et renforcer les interactions présentielles via des applis de sondage, de jeux pédagogiques, de quiz ;
  • en post-formation pour alimenter l’apprenant en ressources complémentaires ou en défis opérationnels visant à appliquer les notions vues en situation de travail ou encore pour maintenir le lien entre les apprenants.

Pour en revenir à nos lasagnes, comment allez-vous en régaler vos invités ? Au restaurant en menu unique, à la carte dans une soirée privée, à domicile cuisinées par un chef qui va investir votre cuisine ?

3.
Dégustation : la faim justifie les moyens

L’avantage des capsules de micro-learning ou des applications de micro-doing réside dans leur granularité et l’assemblage qui peut en être fait par le service formation. Les capsules de contenus permettent d’enrichir les parcours existants et d’offrir ainsi une expérience d’apprentissage sans couture à ses apprenants :

  • par le passage d’une modalité à une autre (du présentiel au distanciel, du synchrone à l’asynchrone…) ;
  • par l’animation d’intersessions à l’aide de contenus très courts ou de micro-actions scénarisées dont les résultats seront analysées lors d’une séquence de formation plus formelle ;
  • par la flexibilité du mobile learning dont les contenus ou les micro-actions se consomment en continu sans nécessité d’occuper un poste sédentaire et d’être équipé d’un ordinateur.

Cette flexibilité d’accès aux ressources pédagogiques facilite l’ajustement des parcours en fonction des données collectées sur le LMS. Les contenus sont poussés sur le smartphone de l’apprenant selon ses préférences déclarées et son agenda. S’il existe, le système de feedback sur les ressources indique les contenus et actions jugées les plus utiles. Selon la technologie de micro-learning ou de micro-actions utilisée, les algorithmes utilisés par les différentes solutions définissent des profils d’apprentissage et des préférences individuels pour optimiser le couple temps/attention de l’apprenant. Ce rapport « Temps x Attention » est, si l’on en croit Idriss Aberkane, conférencier et essayiste français, le soubassement de toute acquisition de connaissances. Manquent sans doute dans l’équation l’envie et la motivation…L’ajout de quelques éléments de gamification ou de social mobile learning peuvent sans doute doper ces deux variables clés au-delà de la durée courte et de la flexibilité à même de répondre à la problématique Temps x Attention.

Enfin dans une démarche d’adaptive learning, micro-doing et micro-learning peuvent servir :

  • à renforcer l’apprentissage sur des notions mal maîtrisées, par l’ajout de micro-formations ;
  • ou au contraire à alléger le parcours en remplaçant des ressources plus denses et formelles par des mini-modules ou un passage direct à l’action par des micro-actions.

En intra ou en sur-mesure, selon l’objectif et le niveau stratégique des enjeux formation identifiés, les micro-modules peuvent servir à contextualiser des formations inter ou sur-étagère aux problématiques du secteur de l’entreprise, à ses valeurs, à ses process…

Dans la mesure où ces micro-formations ou ces micro-actions sont généralement moins coûteuses qu’une formation traditionnelle et peuvent être utilisées en stand alone ou dans plusieurs parcours existants, elles peuvent permettre d’équilibrer le budget formation tout en renforçant la promesse d’efficacité de la formation.

4.
Prêt(e) à e-mobiliser vos formations ?

En résumé, micro-learning et micro-doing repensent l’organisation des parcours de formation en intégrant des apprentissages courts et ciblés dans le quotidien professionnel du collaborateur. Ils n’ont toutefois pas vocation à remplacer les actions de formations plus longues qui permettent de couvrir efficacement des objectifs plus larges.

Ce qui distingue chaque dispositif est sa finalité : “savoir” pour le micro-learning et “Faire” pour le micro-doing. Un comparatif pour s’y retrouver :

Différents acteurs présents sur ce créneau du « micro et mobile learning » peuvent vous aider à analyser vos besoins et à développer puis à déployer une solution adaptée. Pour nourrir vos réflexions, nous les avons interrogés. Vous trouverez dans ce dossier leur avis, leurs conseils, leurs retours d’expérience.
N’hésitez pas à les solliciter.

CONCLUSION

Eminuit autem inter humilia supergressa iam impotentia fines mediocrium delictorum nefanda Clematii cuiusdam Alexandrini nobilis mors repentina; cuius socrus cum misceri sibi generum, flagrans eius amore, non impetraret, ut ferebatur, per palatii pseudothyrum introducta, oblato pretioso reginae monili id adsecuta est, ut ad Honoratum tum comitem orientis formula missa letali omnino scelere nullo contactus idem Clematius nec hiscere nec loqui permissus occideretur.

Auxerunt haec vulgi sordidioris audaciam, quod cum ingravesceret penuria commeatuum, famis et furoris inpulsu Eubuli cuiusdam inter suos clari domum ambitiosam ignibus subditis inflammavit rectoremque ut sibi iudicio imperiali addictum calcibus incessens et pugnis conculcans seminecem laniatu miserando discerpsit. post cuius lacrimosum interitum in unius exitio quisque imaginem periculi sui considerans documento recenti similia formidabat.

Et hanc quidem praeter oppida multa duae civitates exornant Seleucia opus Seleuci regis, et Claudiopolis quam deduxit coloniam Claudius Caesar. Isaura enim antehac nimium potens, olim subversa ut rebellatrix interneciva aegre vestigia claritudinis pristinae monstrat admodum pauca