Nous sommes en 2020 : le métavers est sur toutes les lèvres, c’est l’avenir d’internet et du web, des investissements colossaux sont consentis et certaines entreprises changent même un nom mondialement connu pour s’inscrire dans cet univers nouveau.

Mais où en sommes nous aujourd’hui ?

Le monde de la tech a ceci de passionnant qu’à intervalle régulier il nous propose une innovation majeure destinée à changer le monde. Mais il a également cela d’énervant que chacune de ces innovations est immédiatement balayée par une autre et sombre dans l’oubli pendant que nous sommes sommés de nous enthousiasmer pour la suivante sous peine de mourir si on est une entreprise ou de devenir obsolète si on est un salarié.

Le métavers : une promesse technologique et économique

Le métayers reposait bien sûr sur des technologies qui supportaient une promesse économique.

Du point de vue technologique on trouvait des choses comme des moteurs 3D avancés (Unreal Engine, Unity) pour créer des environnements immersifs, des technologies d’expérience étendues (XR) (AR/VR/MR), avec des casques comme les Quest de Meta ou l’Apple Vision Pro, la blockchain pour garantir l’authenticité des actifs numérique et une puissance de calcul massive pour gérer des mondes persistants et interopérables.

Les raisons d’un gros échec et de quelques petits succès

Répétons le : le métavers n’est pas un échec total : il y a des communautés qui fonctionnent bien dans le monde du gaming et certains use cases B2C comme dans le monde de la formation donnent satisfaction.

Mais les obstacles à surmonter étaient trop nombreux ou la promesse un peu trop ambitieuse.

Tout d’abord le modèle économique du métavers était bancal, hautement spéculatif (NFT) et il demandait des infrastructures très couteuses.

Ensuite, et cela ne pardonne que rarement, les expériences utilisateur étaient décevantes : interfaces peu intuitives, graphismes décevants et absence d’interoperabilité on rebuté les non geeks dès le début puis ont lassé les geeks eux mêmes.

On n’a pas vu non plus de use case incontournable ou de killer app comme peut l’être ChatGPT pour l’IA. Rien n’a justifié un usage massif du métavers et même l’effet de nouveauté et de curiosité a très peu joué.

Finalement on a eu une offre qui n’a simplement pas rencontré son marché : aussi bien les entreprises que le grand public préfèrent des solutions simples et peu contraignantes, sans même mentionner des prix prohibitifs.

Pour ne rien arranger, l’IA a débarqué et a tout emporté sur son passage avec un effet wow, une killer app et des cas d’usages concrets. Non seulement l’attention très volatile du grand public s’est déplacée vers l’IA…mais les investissements aussi. Ou peut être est-ce la désaffection pour le métavers qui a laissé de la place et des capitaux pour l’IA ?

L’IA peut-elle sauver le métavers ?

Si on veut être optimistes et positifs on peut se raccrocher une fragile bouée de sauvetage et se dire que l’IA n’a pas tué le métavers mais n’a fait que changer les priorités. Quand on aura atteint une certaine maturité sur l’IA on reviendra vers le métavers. A moins que quelque chose ne débarque entre temps…

Ceci dit il n’est pas faux de penser que l’IA peut améliorer le métavers en automatisant la création de contenus 3D, en rendant les interactions plus naturelles (NPC intelligents, avatars animés) et en optimisant les expériences immersives. Mais pour cela encore faut il que quelqu’un ait encore envie de développer le métavers hors des cas d’usages qui fonctionnent aujourd’hui.

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