Mathieu Nebra, cofondateur et Education Evangelist d’OpenClassrooms, retrace le chemin parcouru par la plateforme d’apprentissage des métiers du numérique depuis sa création en 2013 et fournit des perspectives de développement.
En 10 ans, comment percevez-vous l’évolution de l’apprentissage des compétences numériques ?
Nous avons parcouru du chemin avec un marché qui a mûri. Au début d’OpenClassrooms, nous n’avions pas de formations certifiantes accessibles 100 % en ligne. Nous n’avions pas la possibilité de faire de l’alternance en ligne et encore moins de proposer de la flexibilité sur une année pour s’adapter au rythme de vie de chaque individu.
Comment vous distinguez-vous avec votre offre de formation ?
Nous restons dans l’obligation de moyen mais on se rapproche de l’obligation de résultat.
Nous proposons en tout 57 parcours métiers, tous 100 % en ligne. Nous proposons des profils d’étudiants que l’on ne trouve pas dans les grandes écoles, ce qui contribue fortement au développement de la diversité en entreprise. Par exemple les femmes dans les métiers technologiques.
Il est important de capter et de mesurer l’impact de nos formations sur nos étudiants en termes de niveau de vie et d’écart de salaire. C’est un ratio entre la quantité d’étudiants et la qualité de la formation.
- Entre 2025 et 2030, l’objectif fixé est d’engendrer 500.000 perspectives de carrières (« career outcomes » en anglais), ce qui correspond au nombre de personnes qui changent de carrière grâce à nous.
- Ainsi, en 2023, nous avons atteint la barre des 50.000 career outcomes.
Considérez-vous qu’il existe une certaine saturation de l’offre de formation aux métiers du numérique en France ?
C’est vrai que nous avons assisté à une explosion de l’offre susceptible de répondre aux besoins des entreprises. Mais nous faisons face à un paradoxe : les entreprises assurent ne pas trouver les compétences numériques nécessaires parce que, par réflexe, elles ne regardent pas les candidats en-dessous du niveau bac+5, en privilégiant les élèves avec un Master. Voilà pourquoi les ESN se plaignent de ne pas trouver de candidats.
Le diplôme n’est pas la finalité. Le bout de l’histoire, c’est le recrutement par les compétences.