Que signifie apprendre dans un monde où l’intelligence artificielle peut rédiger un texte, résoudre un problème ou générer une image en quelques secondes ? L’irruption de nouveaux outils invite à se pencher sur la place de l’effort dans l’apprentissage et à discerner différents niveaux de recours à l’IA.
Une école à la traîne face à l’essor de l’IA
Le développement rapide de ces outils dépasse largement la capacité des systèmes éducatifs à les intégrer de manière réfléchie. On observe un décalage entre le potentiel technologique et la capacité pédagogique d’aider les apprenants à en faire un usage approprié selon le contexte et leurs besoins d’apprentissage. L’enjeu n’est pas tant d’interdire ou de généraliser l’IA, mais de garantir que son utilisation soutienne réellement les apprentissages, en préservant l’effort intellectuel et les objectifs pédagogiques.
Mais, comme d’autres technologies auparavant présentées comme révolutionnaires (télévision éducative, tablettes, etc.), leur impact dépendra de l’intention pédagogique et de l’engagement des enseignants, des élèves et de leurs familles.
Bannir ou tout autoriser ? Une fausse alternative
Pour cela, il est crucial de penser des usages créatifs, critiques et participatifs de l’IA, qui valorisent le rôle actif des élèves et des enseignants dans les processus d’apprentissage.
- Consommation passive
- Consommation interactive
- Création individuelle
- Création collaborative
- Co-création participative
- Apprentissage expansif avec IA
Considérer la variété des interactions possibles avec l’IA
Le modèle #ppai6 permet d’adopter une vision plus nuancée de l’intégration de l’IA en contexte scolaire. En distinguant six niveaux d’usage, il aide à qualifier concrètement les pratiques et à comprendre que « faire usage de l’IA » peut recouvrir des formes très contrastées, tant sur le plan cognitif que pédagogique.
Il s’agit donc d’un outil de réflexion pour les enseignants, les chercheurs et les décideurs, qui invite à ne pas considérer l’IA comme un bloc homogène, mais comme un ensemble d’interactions possibles, plus ou moins riches sur le plan cognitif et éducatif.
C’est cette volonté qui distingue les enseignants et les élèves qui mobilisent l’IA pour enrichir leur activité de ceux qui s’en servent simplement pour éviter l’effort. L’IA n’est qu’un outil. L’éducation, elle, reste une affaire profondément humaine.