L’IA n’est pas (qu’)une lubie futuriste dans le domaine de l’apprentissage : elle prend déjà forme, sous forme de plateformes adaptatives ou d’assistants conversationnels qui répondent aux questions des étudiants par exemple.
IA et apprentissage : les limites
– L’IA n’est pas une baguette magique
Le livre blanc est clair : l’IA ne va pas remplacer les enseignants. Au mieux, elle les soutiendra : “L’enseignant·e ne devrait pas continuer à faire ce qu’une IA fait mieux, et l’IA ne devrait pas être utilisée pour faire ce qu’on ne comprend pas encore du rôle de l’enseignant·e”.
– La personnalisation, à peu de chose près
Si l’idée d’un apprentissage sur mesure est séduisante, elle repose sur pas mal de postulats. Il manque, d’après moi, de prudence quant à l’efficacité de ces outils d’apprentissage personnels. Qu’en est-il réellement ? Est-ce une vraie personnalisation ? Est-ce efficace ? Nous manquons de recul pour être réellement affirmatifs.
– L’éthique, le parent pauvre de l’innovation
Le livre blanc n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat des enjeux éthiques. Biais algorithmiques, surveillance accrue, gestion approximative des données personnelles ou encore standardisation des pratiques pédagogiques. Utiliser l’IA dans le domaine de l’apprentissage ressemble peu ou prou à une boîte de Pandore : l’ouvrir mérite une vigilance accrue.
Conclusion : un pas en avant, mais pas de miracle en vue
Ce livre blanc (très coloré et plutôt bien mis en page) a le mérite de poser les bonnes questions et d’ouvrir des pistes intéressantes pour l’intégration de l’IA dans l’éducation. Il faudra encore beaucoup d’expérimentations (et d’argent) pour que ces idées deviennent réalité, ou se généralisent tout du moins dans le domaine éducatif. En attendant, enseignants, formateurs, décideurs et étudiants peuvent y trouver un premier guide vraiment intéressant… à condition de garder leur esprit critique.