Un rapport du fonds d’investissement anglais MMC Ventures “State of AI : divergence – 2019” publié en février 2019 a fait couler un peu d’encre ces dernières semaines. Pourquoi donc ? Parce qu’il révélait qu’en Europe, 40% des startups d’IA n’utiliseraient pas d’IA dans leur solution. Et bien dites donc ! Les investisseurs à l’affût de startups faisant de l’IA se feraient donc berner par les entrepreneurs. Un véritable scandale en perspective ?
Un détail non documenté d’un gros rapport
L’information de ce rapport qui confirme une idée que nombre d’observateurs se faisaient de l’écosystème des startups de l’IA n’était en fait qu’un simple paragraphe, page 99, d’un gros document de 151 pages contenant des généralités de vulgarisation sur ce qu’est l’IA et sur l’évolution de son adoption dans les entreprises. Il contient notamment un bon topo sur le hardware de l’IA.
Un échantillon biaisé et incomplet
J’ai commencé à avoir un doute lorsque j’ai découvert la répartition du nombre de startups par pays. Elle met en valeur le Royaume-Uni. Et pour cause, le fonds d’investissement MMC Ventures qui en est à l’origine est lui-même Britannique et basé à Londres. Créé en 2000, il a financé une centaine de startups à ce jour d’après la Crunchbase. Il a £220M sous gestion et investit £35M par an. Il est “lead investor” sur une cinquantaine de ces investissements.
Un définition contestable de ce qu’est l’IA
Personne n’est vraiment d’accord sur ce qu’est l’IA ou un produit qui utilise de l’IA. Pour prendre des cas extrêmes, nous avons en France d’un côté Luc Julia qui considère que l’IA n’existe pas (… au sens anthropomorphique du terme) et de l’autre, Laurent Alexandre qui considère qu’elle produit des gilets jaunes (même l’IA faible d’aujourd’hui). Probablement “des gilets jaunes” du futur. Faites un rechercher-remplacer de “intelligence artificielle” par “technologies” et le papier de Laurent Alexandre prend tout son sens.