Les outils collaboratifs ont envahi notre poste de travail et notre quotidien avec la promesse de transformer la manière dont on travaille et augmenter notre productivité car, c’est bien connu, mieux collaborer c’est être plus efficaces.
Mais n’y a-t-il pas un abus de langage en la matière qui nous induit en erreur ?
Les outils de collaboration ne sont pas utilisés pour collaborer
Collaborer c’est échanger et s’organiser pour accomplir quelque chose ensemble.
Communiquer n’est pas collaborer
Mais nous servons nous de ces outils pour collaborer ou coopérer ? En général ni l’un ni l’autre : on s’en sert pour communiquer.
Communiquer peut être un préalable nécessaire à la collaboration mais très souvent ça ne sert que l’objectif de l’émetteur. Et quoi qu’il en soit la notion de travail conjoint et coordonné est totalement absente.
Et quand on manque de temps pour faire son travail on en a encore moins pour vraiment travailler ensemble donc on se limite au plus simple : on envoie de l’information et advienne ce qu’il adviendra.
Trop de messages unidirectionnels consomment le temps disponible pour collaborer
Pire : cela ne fait que contribuer au « syndrome du Hamster », inspiré de deux ouvrages de Mike Song et Vicki Hasley (The Hamster Revolution et The Hamster Revolution For Meetings). L’idée sous jacente est que comme le hamster dans sa roue qui plus il coure vite est contraint de courir encore plus vite, plus nous envoyons d’emails plus nous avons de réponses, plus nous avons des réponses à envoyer et ainsi de suite.
On communique beaucoup, on coopère peu, on ne collabore presque pas.
Conclusion
Finalement le terme collaboratif est on ne peut plus galvaudé.
Le principal problème avec des outils collaboratifs c’est qu’ils ne servent pas à collaborer mais à communiquer et que leur utilisation repose sur des pratiques individuelles et pas collectives.
La différence entre outil de collaboration et de communication n’est pas tant une affaire d’outil que de la manière dont nous pensons le travail et utilisons les outils en conséquence.