Le secteur de la formation professionnelle a subi de profondes mutations durant cette dernière décennie. La prise en compte des recherches sur les sciences cognitives ainsi que la digitalisation du monde du travail a amené les éditeurs de formation professionnelle à considérer de nouvelles modalités d’apprentissage.
L’objectif est multiple : assurer aux entreprises un meilleur retour sur investissements (ROI) de formation mais surtout engager toujours davantage les apprenants dans la formation. Parmi les outils les plus pertinents et en vogue aujourd’hui, le social learning tend à s’imposer comme un élément essentiel dans la mise en pratique et l’approfondissement des notions acquises à l’aide de modalités plus traditionnelles.
La mise en application du modèle « 70 – 20 – 10 »
Issu des recherches en sciences cognitives, le modèle « 70 – 20 – 10 » est aujourd’hui pleinement intégré par les professionnels de la formation et sert ainsi de support à l’élaboration des modules d’apprentissage. Il met en lumière que :
– 10 % de nos savoirs sont acquis de façon formelle : ce sont des formations structurées (scolaires ou professionnelles), les sessions en one-to-one avec un tuteur, etc. ;
– 20 % de nos savoirs sont acquis grâce à nos interactions sociales : c’est en échangeant avec des collègues, des amis, des proches que nous apprenons de nouvelles notions ou que nous les appréhendons mieux ;
– 70 % de nos savoirs sont acquis par la répétition, la pratique, la mise en application : c’est finalement ni plus ni moins que l’application du célèbre adage « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ».
Le social learning correspond donc à la partie « 20% ». Autrement dit, c’est une façon d’inculquer des connaissances aux apprenants en les incitant à échanger avec d’autres personnes (des pairs ou des coachs). Bien entendu, ces échanges doivent être structurés et encadrés pour permettre à la formation d’atteindre son objectif.
L’intégration du social learning dans les formations professionnelles
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le social learning ne se réduit pas à la seule utilisation des réseaux sociaux dans le cadre d’une formation. Au contraire, ces derniers, trop ouverts et pas assez spécialisés, ne sont généralement pas des supports privilégiés.
Pour exploiter au maximum ses avantages, le Social Learning doit être lui-même intégré au sein d’un écosystème globale de formation intégrant également les parties 10% et 70% du modèle 70-20-10, accessible à tous par exemple via le LMS de l’entreprise. Ainsi, les apprenants viennent y consolider les notions fraichement étudiées en échangeant avec des tiers.
L’intérêt de ce mode d’apprentissage
Le social learning montre que la digitalisation de la vie en entreprise, et incidemment de la formation professionnelle, n’est pas synonyme d’individualisation. Cela a pu être le cas au début de ce virage numérique. Mais aujourd’hui les outils numériques sont collaboratifs et ont vocation à favoriser les interactions sociales, les échanges, les communications… Le professeur Philippe Carré avait à ce sujet énoncé « on apprend toujours seul mais jamais sans les autres.
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