C’est une tendance qui émerge. Pour faire face aux carences de financements extérieurs, les entreprises misent de plus en plus sur le CPF coconstruit, indique le second baromètre Lefebvre Dalloz de la formation professionnelle. Mais la pratique reste encore peu encadrée par des accords collectifs.
Longtemps boudés par les entreprises, les plans de développement de compétences coconstruits entre employeurs et salariés grâce au CPF de ces derniers ont-ils enfin le vent en poupe ? C’est ce que semblent indiquer les résultats du deuxième baromètre de la formation professionnelle publié en fin de semaine dernière par l’organisme de formation Lefebvre Dalloz Compétences1après une enquête réalisée entre les mois de mai et d’août 2023 auprès de 883 actifs.
43 % des budgets formation stagnent, 21 % reculent
Le CPF co-abondé, première source extérieure de financement
41 % des responsables formation trouvent donc dans le CPF des salariés une solution de financement pour leurs plans de développement des compétences. Bien avant le FNE-Formation (14 %), le projet de transition professionnelle (17 %) ou le dispositif de promotion ou de reconversion par l’alternance Pro-A (14 %). Quant aux ressources « autres » – qu’il s’agisse, par exemple, des fonds venus des Opco ou des fonds d’assurance-formation – elles sont sollicitées par 40 % des directions formation. Mais de façon irrégulière en fonction de la branche – et donc de l’opérateur de compétences – de rattachement de l’entreprise. D’une manière générale, 63 % des responsables formation jugent que leur Opco n’est pas au rendez-vous sur le plan financier, mais ces chiffres sont à relativiser en fonction des secteurs. Dans l’industrie, l’accompagnement de l’Opco satisfait 78 % des sondés. C’est moins le cas dans la finance, la banque et l’assurance (61 % ne s’y disent « pas vraiment » accompagnés). Chez les professions juridiques, en revanche, c’est la bérézina. 82 % des répondants s’y affirment « non accompagnés » par leur Opco…
Cependant, la confiance dans l’employeur n’est pas émoussée pour autant, puisque 67 % ont déjà évoqué leurs souhaits de formation avec leur hiérarchie et 42 % indiquent avoir déjà construit un parcours de formation avec leur manager ou leur service RH.