Les acteurs de la formation à distance montent au créneau. En ligne de mire : la baisse envisagée par le gouvernement des niveaux de prise en charge pour les CFA 100 % digitaux. Cette mesure jugée injuste et à contre-courant des enjeux actuels en matière de développement des compétences, fragiliserait une filière stratégique. Ils demandent aux pouvoirs publics d’y renoncer et d’ouvrir un débat de fond sur la régulation.

Le projet de minoration des niveaux de prise en charge pour l’apprentissage à distance se concrétise. Les résultats de la concertation sur le financement, attendus autour du 23 avril (voir notre article), pourraient entériner une baisse significative. À la veille de cet arbitrage, les représentants du secteur haussent le ton, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme un recul à la fois injustifié et dangereux. En début de semaine, Ainoa (association de la formation à distance), Les Acteurs de la Compétence et EdTech France ont lancé un appel d’alerte. À rebours d’un monde toujours plus technologique, la France choisit-elle de fragiliser sa propre filière ? La nécessaire régulation financière doit-elle, par principe, pénaliser la modalité distancielle ? Les professionnels rappellent les spécificités de leurs modèles économiques, les apports du numérique, et appellent à ouvrir un débat plus large sur la qualité de l’offre.

Des idées préconçues sur les modèles économiques

Pour justifier la minoration de la prise en charge des contrats d’apprentissage, les pouvoirs publics avancent leur coût, moins élevé. Or, rien n’est moins sûr, selon les professionnels du secteur. Leur modèle économique exige d’importants investissements technologiques, jusqu’à 25% du chiffre d’affaires selon les Acteurs de la compétence.

Des formations utiles, un moteur pour l’innovation

Dans leurs communiqués, les associations professionnelles rappellent l’utilité du distanciel. Ces solutions favorisent l’accès à la formation, permettent un déploiement de programmes à grande échelle, offrent des parcours personnalisés et ouvrent la possibilité d’un pilotage par les données.

Construire une régulation durable et robuste

Pour tous les acteurs de la formation à distance, une bonne régulation passe par la qualité objectivée par des indicateurs partagés et complets (taux d’insertion professionnelle, d’obtention d’un diplôme ou de poursuite d’études). Ainoa travaille de longue date sur le sujet de la qualité en en lien avec les financeurs.

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