Évaluer scientifiquement l’apport d’un jeu
Lorsque l’on veut évaluer l’efficacité de la transmission de connaissances via le jeu, et non pas l’attitude subjective des élèves par rapport au jeu, l’évaluation scientifique d’un jeu sérieux est quantitative
Vers des standards d’évaluation ?
Une méta-analyse d’Anissa All et ses collègues de l’Université de Gand s’est ainsi intéressée à 54 études d’évaluation de jeux sérieux visant à un transfert de connaissances, publiées dans des revues scientifiques (All et al., 2014). Soulignant la multiplicité des méthodologies employées et la difficulté à tirer des conclusions transférables, ces auteurs plaident pour une standardisation des pratiques d’évaluation. Cependant, certaines des études compilées s’avèrent méthodologiquement solides et permettent d’appréhender l’apport possible des jeux sérieux à l’#apprentissage.
Une motivation de l’apprenant accrue ?
Il n’en reste pas moins que, même dans les études où le jeu sérieux ne se révèle pas plus efficace qu’un apprentissage traditionnel pour l’acquisition de connaissances, comme dans l’étude de Maja Wrzesien et ses collègues de l’Université de Valence (Wrzesien et al., 2010), les élèves peuvent y trouver une motivation et un engagement accrus
Le jeu sérieux comme partie d’un programme pédagogique
Il est à noter, enfin, que le jeu est rarement évalué en tant que tel mais en tant qu’outil au service d’un programme et d’un cadre pédagogiques toujours spécifiques (programme scolaire, vie et ambiance de classe, style pédagogique de l’enseignant, culture de l’établissement). Ainsi au vu de la littérature disponible, il semble y avoir un consensus scientifique sur le fait qu’un jeu seul ne procure pas d’apprentissage s’il n’est pas accompagné par des mesures pédagogiques (O’Neil et al., 2005).
Cet article aborde le sujet complexe de l’évaluation de l’apport des jeux sérieux dans un contexte pédagogique. L’état de l’art des publications du domaine ne permet pas de tirer de conclusions unilatérales. Chaque jeu et chaque classe sont spécifiques et la généralisation des résultats est délicate, de plus les méthodologies employées sont parfois questionnables. Il n’en reste pas moins que les jeux sérieux semblent entraîner une plus grande motivation des apprenants et ont des performances équivalentes à un apprentissage traditionnel.