Emma Estrade : La formation peut-elle être un levier d’inclusion pour les personnes en situation de handicap ? Si oui, comment ? Et si non, pourquoi ?
Guy Tisserant : Alors, c’est un des axes essentiels dans le domaine de l’emploi. Parce qu’en fait, statistiquement, les personnes handicapées sont assez nettement moins diplômées que l’ensemble de la population. On est aux alentours de 80% des gens qui n’ont pas le niveau Bac chez les personnes handicapées, contre environ 50% pour l’ensemble de la population. Si les personnes handicapées sont moins diplômées, il y a deux raisons majeures à ça. La première raison, c’est le fait que c’est plus compliqué pour les personnes handicapées d’atteindre des études supérieures. Premièrement, de la difficile parfois prise en compte des besoins spécifiques de la personne dans l’Éducation nationale.
Emma Estrade : Que penses-tu de l’accessibilité en digital learning à ce jour ?
Guy Tisserant : Alors, il y a encore beaucoup de choses à faire. Je vais donner un exemple. Dans le cabinet dans lequel j’étais auparavant, on a développé pas mal d’outils de digital learning. Évidemment, vu que le sujet était celui de la non-discrimination, on avait quand même comme objectif n°1 de faire en sorte que nos outils soient tous complètement accessibles. Pour trouver une plateforme de LMS accessible, c’était l’enfer. On n’a jamais réussi à trouver une plateforme complètement accessible. À la plateforme qu’on a choisie, on leur a fait faire des progrès énormes sur l’accessibilité parce qu’ils n’étaient pas du tout au niveau par rapport à ça.