« La formation à distance est sous pression budgétaire »

Un projet de décret est en préparation pour réduire les niveaux de prise en charge des formations à distance, notamment dans le cadre des contrats d’apprentissage. La mesure, qui s’inscrit dans une volonté de réduire les dépenses publiques, est une catastrophe selon France Digitale et EdTech France, qui ont publié une lettre destinée au cabinet du ministère du Travail.

Les acteurs de la filière EdTech se mobilisent contre un projet de décret qui risque de fragiliser la formation à distance. Et pour cause : ce dernier entend réduire les niveaux de prise en charge des formations à distance, y compris dans le cadre des contrats d’apprentissage. L’objectif ? Diminuer les dépenses publiques et réaliser des économies budgétaires de 10 à 20 millions d’euros.

Une mauvaise analyse du marché du distanciel ?

Le projet de décret repose sur une analyse globale des taux de rentabilité des organismes de formation. Or, « il nous semble pertinent d’exclure du périmètre d’analyse les établissements publics et parapublics qui bénéficient de soutiens structurels et obéissent à des logiques de fonctionnement différentes », écrivent les associations dans leur lettre à l’attention du cabinet. En présentiel, les acteurs investissent dans des locaux, des équipes pédagogiques, et atteignent la rentabilité en remplissant les classes. À l’inverse, les CFA à distance bénéficient d’une rentabilité plus immédiate. « Mais à mesure qu’ils se développent, ils doivent investir dans l’accompagnement pédagogique, la création de contenus, l’évolution technologique de leur LMS, la maintenabilité, la cybersécurité… Tout cela a un coût. Par conséquent, si la rentabilité est assez forte au départ, elle diminue invariablement par la suite », indique Nicolas Montetagaud.

« Un relent de conservatisme »

De son côté, France Compétences voit son budget amputé de 500 millions d’euros en 2025. Une coupe massive par rapport aux 20 millions d’euros d’économies attendues du décret. « Autrement dit, c’est l’épaisseur du trait. On sent aussi un relent de conservatisme, la formation en ligne étant encore associée à une simple exposition aux écrans », ajoute-t-il.
Malgré tout, la bataille continue. « Nous avons écrit à d’autres ministères, notamment Bercy qui joue un rôle central. Nous disposons de beaucoup d’indicateurs positifs sur les taux de réussite aux examens, le retour à l’emploi… Nous devons continuer de lutter en permanence », conclut Nicolas Montetagaud.

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