Selon Naomi S. Baron, professeure émérite de linguistique à l’American University, les LLM risquent de « saper la motivation à écrire et à réfléchir par soi-même » (même si elle explique aussi que c’est un mouvement long, entamé depuis plusieurs années, avec notamment la création des correcteurs automatiques).

L’IA privilégie souvent des formulations consensuelles et des tournures standards, ce qui peut nuire à la richesse stylistique et à la créativité individuelle. Par exemple, utiliser l’IA pour corriger des premiers jets peut conduire à un certain nivellement du style d’écriture.

Enfin, un autre souci avec l’IA est qu’elle est percluse de biais (comme tout humain me direz-vous, vu qu’elle tend à l’imiter et s’appuie sur des connaissances humaines) : discriminations, stéréotypes, biais culturels, biais d’auto-renforcement, etc.

Des risques… et des opportunités ?

Il est toutefois réducteur de voir l’IA uniquement comme une menace. Il est possible de contourner ces risques en adoptant une approche active et critique lors de l’utilisation d’une intelligence artificielle pour rédiger. Par exemple, les rédacteurs peuvent utiliser l’IA pour générer des idées ou structurer un premier jet, mais ils doivent ensuite s’impliquer dans la révision et l’enrichissement du contenu pour y apporter leur touche personnelle.

L’IA peut être un excellent outil d’apprentissage : on peut observer et corriger ses erreurs, affiner ses idées et se concentrer sur l’amélioration de son propre style. Dans ce cas, l’IA agit davantage comme un assistant ou un guide, ce qui peut même stimuler notre progression.

Rédaction et IA : comment procéder pour améliorer ses écrits (et sa réflexion) ?

Pour apprendre activement avec l’IA, l’idée est de s’engager dans une utilisation interactive et réflexive des outils d’IA. Voici quelques pistes concrètes pour utiliser l’IA comme un levier d’apprentissage actif :

  • Révision interactive
  • Brainstorming et génération d’idées
  • Exercice de réécriture et reformulation
  • Comprendre les erreurs et limitations de l’IA
  • Création de contenu enrichi

Pour conclure

La pensée est un des derniers prés carrés de notre humanité face à la présence toujours plus grande de l’automatisation et de son uniformisation, c’est un espace privilégié pour exprimer notre singularité, notre subjectivité, notre liberté. Cette dimension existentielle ne peut, ne doit pas être remplacée par un outil prédictif, aussi sophistiqué soit-il. Alors, à vos plumes !

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