Une quasi-unanimité règne dans les petits mondes du recrutement et du Learning : les soft skills sont désormais élevées au rang de “compétences stratégiques”. Selon les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn ou encore les pontes du World Economic Forum, elles figureraient même pour les employeurs, parmi les priorités absolues en termes de compétences, aussi bien pour leurs salariés déjà en poste, que pour les “profils” et “talents” à intégrer ! C’est peut-être un tantinet exagéré : les compétences “métier”, les hard skills, demeurent indispensables, à condition qu’elles ne subissent pas d’obsolescence, mais c’est un autre sujet… Plus intéressant : la manière dont certains prétendent “former” à ces compétences “essentielles”, dites “soft skills“, reste… largement questionnable !

La formation classique aborde les soft-skills par le mauvais bout !

La plupart des dispositifs de formation proposés pour améliorer les compétences comportementales (soft-skills) sont encore bâtis sur des logiques descendantes et transmissives : présentation d’outils ou de recettes + apports théoriques (souvent appuyés par des “pseudo-sciences”, justifiant la “haute volée” des recettes) + jeux de rôle simulés ou un “serious games“. Puis retour au poste pour tenter d’appliquer…

Or, quand on prend la température post-formation “à froid”, les apprenants sont assez déçus : la recette apprise en formation ne “matche” pas complètement avec la “vraie vie”. Il doit donc manquer quelque chose…

La réflexivité sur soi : condition indispensable pour faire évoluer ses propres comportements

Dans notre culture française très codée, implicite et encore peu habituée à verbaliser les apprentissages sur le plan personnel ou relationnel, la réflexivité sur ses soft skills n’est pas vraiment spontanée. Elle doit donc être encouragée, encadrée, outillée par des pédagogues.

 

Plutôt qu’une formation one-shot en salle ou digitale, il faut donc penser “parcours d’évolution dans ses soft skills“. Plutôt que de prescrire, il est préférable d’accompagner l’émergence des soft skills. C’est cette approche — plus subtile, plus lente, mais bien plus efficace, qu’il est temps d’investiguer.

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