Une personne intelligente est une personne qui apprend de ses erreurs, et évidemment de celles des autres. Dans cette perspective, nous devons nous interroger sur notre capacité à repenser la formation professionnelle, souvent trop scolaire, parfois même abrutissante quand il est demandé à des employés de répondre bêtement à des QCM sur leurs écrans. Oui, la technologie et les plateformes répondent dans notre contexte de crise à des besoins majeurs d’enseignement à distance, mais elles rencontrent cependant leurs limites : il n’y a pas d’ancrage profond chez un individu, sans expérimentation.

Nous devons nous poser la question de savoir comment, en 2020, il est encore possible d’accepter d’envoyer nos collaborateurs dans des formations en sachant pertinemment que leur capacité à retenir les connaissances qui leur sont transmises sera quasi nulle. Oui, les notions de « connaissance » et de « compétence » sont trop souvent confondues. Notre obsession pour les « sachants », les érudits ou les savants est un mal contemporain : manier des concepts est à la portée de tout collaborateur ayant une forte capacité d’apprentissage. Un collaborateur qui pourra se trouver démuni lorsque ses connaissances devront être mises en application « sur le terrain ».

Dépasser l’impérieuse quête du savoir

C’est ici que réside la faiblesse du système français : en valorisant le savoir, nous en oublions l’expérimentation. Nous devons d’urgence réinventer des modèles pour faire face aux nombreux besoins de reconversion. Sans quoi, c’est faire prendre le risque aux entreprises de se trouver face à des crises plus graves, qu’elles soient techniques, sanitaires, et évidemment sociales. Face aux enjeux de reconversion professionnelle, de modernisation de l’industrie et de transformation numérique des organisations, les acteurs français des technologies dédiées à l’éducation (EdTech) doivent collaborer pour faire de la France un exemple à l’international. Elles doivent s’organiser pour créer une filière cohérente en phase avec les besoins des entreprises, tout en déployant leurs efforts pour faire connaître leur proposition de valeur, d’une immense qualité, à l’international.

Se libérer des croyances sur l’intelligence artificielle

Les cadres immersifs proposés par la technologie constituent ainsi la possibilité de définir un environnement propice à l’apprentissage, et ce de manière augmentée. Augmenté en raison de la possibilité de le faire en réalité virtuelle, et augmentée par les promesses de l’intelligence artificielle déjà très avancée dans la reconnaissance du langage naturel, telle qu’elle est utilisée chez PITCHBOY. Pour ainsi dire, proposer à un apprenti d’expérimenter des situations réelles avec des clients virtuels disposant de comportements réels coupe court à toute projection du jugement autres et autres biais cognitifs.

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Repéré depuis https://www.challenges.fr/vie-pratique/formation-professionnelle-amenager-la-technologie-au-service-de-l-humain_733988

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