Les innovations pédagogiques du moment peuvent toutes être liées à deux phénomènes essentiels :
- le déplacement du centre de gravité de la formation sur l’apprenant (au détriment du #formateur), d’une part.
- L’effacement des frontières entre l’espace de formation et le reste du monde, d’autre part.
Le formateur expert
Rien de bien nouveau dans tout cela, me direz-vous. On en parlait déjà il y a 6 mois, ou même voici deux ans, c’est vieux ! Eh bien oui, et même encore plus vieux que cela… Mais plutôt que de laisser les formules s’user dans la novlangue éducative qui tournoie sur Internet, emparez-vous de ce que les mots désignent, essayez ces techniques et modalités de formation, non parce qu’on vous le demande, mais pour tenter d’améliorer ce dont vous n’êtes pas satisfaits, dans vos formations. Vous seuls pouvez le faire car les gens de métier, les spécialistes, c’est vous, et personne d’autre.
Fondamentalement, l’innovation pédagogique ne sert qu’à cela : améliorer le processus d’apprentissage. Mais elle apparaît trop souvent comme une obligation dont la justification tient à bien autre chose : attirer plus de stagiaires, montrer que l’on est moderne, se conformer aux injonctions de la direction, ce ne sont que des exemples. En formation comme en beaucoup d’autres domaines, les dispositifs et les cadres d’action ont pris le pas sur l’action elle-même. Les ingénieurs de #formation sont passés devant les ingénieurs pédagogiques et les formateurs. Et c’est fort dommage. Car ces derniers, comme tous les gens de métier, ceux qui travaillent au plus près de la réalité qu’il leur est demandé de transformer, ont à coeur de progresser, ce qui revient dans leur cas à faciliter la progression des autres. Tout formateur un peu expérimenté sait, en sortant de la salle ou de l’atelier, quand il a animé une bonne séance de formation. Il sait aussi quand ça n’a pas marché. Il suffit de le lui demander.