Docteure en sciences économiques, Marie-Hélène Toutin-Trelcat est ingénieure de recherche à l’Université de Lille et membre du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un établissement public qui a pour mission de mieux comprendre les liens entre formation, travail et emploi. La chercheuse revient sur l’impact de la loi de 2018 et de la relance post-Covid sur l’apprentissage, du point de vue des jeunes, des entreprises, des organismes de formation et des finances publiques.

Quel est le degré d’adéquation entre les objectifs affichés et les résultats obtenus ?

La loi de septembre 2018 part du principe que l’apprentissage est bon pour tout le monde : les jeunes, les compétences développées, les entreprises. Les aides sont recentrées sur les entreprises de moins de 250 salariés et les premiers niveaux de qualification avec une aide de 4 125 euros pour la première année de contrat, 2 000 euros pour la deuxième et 1 200 euros pour la troisième.

Quelles pourraient être les pistes d’amélioration de l’apprentissage ?

Ceux qui voudront le réformer devront faire preuve de pragmatisme et de réalisme. Financièrement, ça ne peut pas tenir. Le financement de l’apprentissage est normalement basé sur un pourcentage de la masse salariale de chaque entreprise. Il y a un décalage entre ce que versent les entreprises et l’apprentissage tel qu’il est conçu aujourd’hui. Ce déficit est comblé par les pouvoirs publics, c’est un choix politique.

(1) Depuis le 24 février, les aides concernent encore des formations jusqu’au niveau master et les grandes entreprises (5 000 euros par signature de contrat pour celles de moins de 250 salariés, 2 000 euros pour les plus de 250).

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