Le storytelling est à la mode. S’agit-il d’un gadget de communicant recyclé par les formateurs pour capter l’attention ou au contraire d’un levier structurel pour réinventer la formation ? Est-ce un artifice ou un outil d’émancipation ?

Le storytelling est né dans la littérature avec Vladimir Propp, en 1928, qui a étudié la structuration de 100 contes russes, il en déduit une grammaire universelle consciente pour construire un récit.

Jean Baudrillard apporte une pensée originale. « Il n’y a plus de réalité, il n’y a que de la simulation de la réalité » (Simulacres et simulation, 1981). Tout devient récit, tout est narrativisé. « Le simulacre est vrai ».

La pédagogie du storytelling

Le storytelling en pédagogie n’est pas un artifice, c’est un dispositif d’apprentissage sur la pédagogie affective, activer l’émotion de l’apprenant pour développer son attention, sa mémorisation et son engagement. « L’émotion est vectrice de sens » disait Antonio Damasio (L’erreur de Descartes, 1994). L’animateur raconte des histoires, mais surtout incarne les histoires qu’il raconte pour permettre à l’apprenant de rentrer dans la formation.

Comment raconter des histoires ? Il ne s’agit pas seulement d’entendre une histoire fut-ce tel celle du formateur inspirant, mais aussi et surtout écouter l’histoire des apprenants. La pédagogie choisit les moments de l’histoire racontée, de l’histoire écoutée, de l’histoire co-produite.

Le storytelling est un outil au service du mixte de la formation. Il a le grand avantage de tenir compte de l’évolution sociologique des apprenants. Le storytelling, selon Paul Zak, transmet plus de savoir, mais crée aussi plus de lien, il touche et il transforme. Des qualités fortement demandées aujourd’hui dans la pédagogie quel que soit le courant de pensée.

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