Pour la première fois depuis 2017, les effectifs d’apprentis devraient commencer à baisser cette année. Sans parler d’effondrement, la tendance pourrait être amplifiée par de nouvelles mesures d’économies.

Une fois de plus, l’apprentissage est dans le viseur du plan d’économies du gouvernement. Après de premiers coups de rabot en 2025, l’exécutif va faire les poches des apprentis l’an prochain. Le projet de loi de finances 2026 prévoit de supprimer l’aide de 500 euros pour le passage de leur permis de conduire, et de rétablir les cotisations salariales dont ils étaient jusqu’ici partiellement exonérés, soit une « baisse de revenu de 101 à 187 euros net par mois », dénonce l’Association nationale des apprentis de France (Anaf).

Et ce n’est pas tout. Sur le papier, la copie budgétaire du gouvernement envisage des coupes importantes sur les aides à l’embauche d’apprentis versées aux employeurs. S’élevant à 2,16 milliards d’euros, les autorisations d’engagement de crédits pour 2026, c’est-à-dire la limite supérieure de nouvelles dépenses de l’Etat, reculeraient de 30 % par rapport à 2025. Et de 43 % par rapport à 2024 !

De quoi mettre K.O l’apprentissage, dopé aux subventions (pas forcément bien ciblées vers les publics qui en ont le plus besoin et qui ont généré des effets d’aubaine, comme ont pu le démontrer de nombreuses études) ?

Un coût qui reste « attractif »

Mais qu’en sera-t-il en 2026 ? Passer l’aide en deçà des 5 000 euros pour les PME – qui recrutent 78 % de tous les apprentis – marquerait un retour à la case départ ou une régression, selon les points de vue, par rapport à l’aide « unique » issue de la réforme de l’apprentissage de 2019, et réservée aux PME avant l’ouverture des vannes. L’aide s’élevait à 4 125 euros la première année, 2 000 euros la deuxième, et 1 200 euros la troisième… Le gouvernement ira-t-il jusque-là ?

S’il se décidait à tailler dans l’aide à l’emploi des apprentis du supérieur, leurs rémunérations minimales resteraient malgré tout « attractives » pour les employeurs : entre 21 et 25 ans, la rémunération mensuelle minimale s’élève à 53 % du Smic ou du salaire minimum conventionnel la première année, et 61 % la deuxième année.

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