Alors que le coût humain du coronavirus continue de susciter la sidération, ses conséquences économiques laissent présager une profonde transformation de l’économie. Comme toutes les crises, celle-ci est un révélateur des besoins d’évolution de nos structures actuelles.
LE FUTUR DU TRAVAIL S’ÉCRIT AU PRÉSENT
Mais tandis que le bilan de l’action publique sera tiré bien plus tard, les entreprises peuvent déjà faire un premier constat : ce que l’on appelait le « futur du travail » est désormais une affaire de présent. Pour sortir par le haut, les entreprises doivent adapter leur culture du travail, en pariant en particulier sur les « soft skills » de leurs collaborateurs.
L’heure des soft skills ?
Or ces « soft skills » sont mal connues des salariés français : selon une récente étude OpinionWay*, seuls 20% affirment savoir ce dont il s’agit, mais le concept est toutefois connu de 42% des managers. Ces compétences ne sont pas toujours prises en compte dans l’évaluation de la performance, alors que la situation que nous vivons actuellement révèle leur importance pour permettre à une entreprise de maintenir son activité. Les salariés demeurent méfiants et redoutent une évaluation injuste. A raison, comme le souligne le sociologue Dominique Turcq : “Leur évaluation peut devenir une évaluation non pas de l’adéquation entre les soft skills et le modèle de l’entreprise mais d’une estimation de l’adéquation entre une personne (personnalité) et ceux qui l’évaluent, et cela ouvre la porte à tous les abus”. Si l’on n’y prend garde, l’évaluation mutuelle, qui crée de nouvelles attentes, pourrait aussi créer de nouveaux jeux de pouvoir.
Définir les soft skills est déjà une gageure. On perçoit facilement que la bienveillance, la créativité, ou la collaboration sont des exemples réels de compétences dépassant le cadre du savoir-faire technique. Mais une liste à la Prévert n’a jamais fait une définition. Telle étude pourra en lister une dizaine, telle autre une douzaine. L’important n’est pas de savoir ce qu’elles sont, mais lesquelles correspondent à la culture de l’entreprise. Favorise-t-on l’esprit d’équipe ? La ténacité ? L’humilité ? A chaque entité de décider ce qu’elle recherche, pourvu que cela soit transparent et raisonnable.
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Repéré depuis https://www.usinenouvelle.com/article/avis-d-expert-entreprises-pour-surmonter-la-crise-faites-le-pari-des-soft-skills.N964496