Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’évolution du digital learning en France ?

Ces dernières années, on a assisté à une véritable accélération du digital learning en France. Au moment de la crise sanitaire.

Aujourd’hui, on entre dans une phase de rationalisation : les acteurs du marché se rapprochent, certains fusionnent, d’autres sont rachetés. On assiste aussi à une simplification des catalogues de contenus et des écosystèmes d’outils pour améliorer l’accès à la bonne solution, au bon moment, et éviter les plateformes sous-utilisées. C’est une évolution saine, qui traduit une volonté de maturité dans les usages.

Qu’est-ce qui, selon vous, fait qu’une stratégie digital learning fonctionne ou échoue ?

Une stratégie de digital learning échoue souvent lorsqu’elle repose sur une accumulation d’outils non interconnectés ou une surabondance de contenus de formation mal organisés. On a parfois tendance à empiler des milliers de ressources dans une bibliothèque numérique, en pensant bien faire. Mais si ces contenus ne sont ni mis en valeur, ni faciles à trouver, ni intégrés à un parcours clair, ils ne seront pas utilisés par les collaborateurs.

Pour moi, ce qui fonctionne, c’est un écosystème simple, cohérent et pensé à la fois pour les équipes formation et pour les apprenants.

Entre microlearning, classes virtuelles, mobile learning, social learning, serious game ou encore réalité virtuelle… les modalités et méthodes de formation sont de plus en plus nombreuses. Comment s’y retrouver pour choisir LA ou LES bonnes modalités ?

Pour moi, il faut avant tout proposer une diversité de modalités, parce que chacun apprend différemment. C’est une conviction que je porte depuis la création d’Edflex. Certains préfèrent écouter des podcasts, d’autres vont être plus réceptifs à des formats immersifs comme les simulations ou les jeux de rôle avec de l’IA. J’ai vu récemment des outils bluffants qui permettent de vivre des situations managériales simulées : on interagit directement avec une IA qui joue un rôle, et c’est bien plus engageant qu’un simple module e-learning. Ce type de format peut vraiment parler à certains publics, notamment les plus jeunes ou les profils technophiles. À l’inverse, d’autres préféreront un module structuré ou une vidéo courte.

En parlant d’IA, de quel œil voyez-vous son déploiement en formation ?

Je pense que l’IA va profondément transformer le monde de la formation, notamment en facilitant la création de modules e-learning. Elle permet déjà de gagner un temps considérable, en générant des contenus qu’on modifie ensuite à la volée, là où, auparavant, tout passait par des processus plus longs et plus humains. Bien sûr, cela bouscule certains métiers : des postes vont probablement disparaître, mais d’autres vont émerger. C’est une évolution logique. Ce que je trouve particulièrement prometteur, c’est l’impact de l’IA sur la personnalisation de l’apprentissage.

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