L’essor d’Internet et des applications mobiles a donné naissance à une nouvelle filière économique, autour des technologies dédiées à la connaissance et la transmission, dites « EdTechs ». Employée aux États-Unis à partir de 2010, sous la plume de chercheurs américains, cette appellation recouvre toute une diversité d’acteurs proposant des classes virtuelles, des préparations interactives aux examens, des solutions d’apprentissage des langues ou encore du soutien scolaire, des aides à l’orientation.

L’expérience du confinement et la généralisation de l’enseignement à distance vont-elles durablement changer la donne pour ces entreprises ?

Dynamique internationale

Selon le rapport annuel de Educapital, un fonds d’investissement spécialisé, 7 Mds de dollars auraient été investis en 2019 dans les EdTechs du monde entier.

Un marché français timide

En France, la filière EdTechs compte entre 300 et 400 entreprises… Ce nombre fluctue au gré des créations, fusions et disparitions. Certaines ont atteint une belle notoriété. Parmi les plus connues, on peut citer le site de formation en ligne Openclassroom, Digischool, dédié aux 15-25 ans, ou la communauté d’enseignants en ligne Superprofs. Mais la grande majorité sont des start-up de moins de 10 salariés qui peinent à trouver leur modèle d’affaires.

Le confinement, ni sacre ni massacre

Toutes les EdTechs ne vont pas tirer leur épingle du jeu du fait de la fermeture des écoles. En réalité la filière est composée de start-up dont les situations sont extrêmement hétérogènes.

Quel scénario pour quel casting final ?

Dans le scénario le moins favorable aux EdTechs, on peut parier sur un arrêt brutal de leur utilisation dès la réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai 2020. Décriées pour leur propension à remplacer l’humain par les écrans les solutions EdTechs pourraient être vite sacrifiées sur l’autel des valeurs plus humanistes du « monde d’après ».

Il n’y aurait alors toujours pas de smartphones dans les écoles et plus d’écoles dans les smartphones. Ironiquement, la générosité des EdTechs qui ont donné gratuitement accès à leurs ressources n’aurait servi qu’à souligner le manque d’autonomie de nombreux apprenants et les inégalités de l’illectronisme.

A l’opposé, le scénario le plus favorable serait le maintien d’une certaine dose d’apprentissage à distance, soutenu par la nouvelle tolérance des parents vis-à-vis des écrans.

En tout cas, tous les acteurs français tombent d’accord pour réclamer la protection de la souveraineté éducative de l’appétit des GAFAM.

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Repéré depuis https://theconversation.com/edtechs-quelle-place-dans-le-monde-dapres-132713

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