Ce moment où l’on nous a greffé un cerveau artificiel
En fait je crois que toute cette histoire de #digital a commencé à l’école, quand on nous disait que les calculettes nous empêcheraient d’apprendre à compter ou que les montres à quartz nous empêcheraient d’apprendre à lire l’heure. Et puis on a commencé à ne plus mémoriser les numéros de nos amis parce que les téléphones pouvaient le faire à notre place. Et de fil en aiguille….
Ce moment où l’information a remplacé la connaissance
L’une des grandes confusions qui peuvent altérer notre intelligence est le fait de se satisfaire du maniement de l’information plutôt que de la création de connaissance. L’information est comme un paquet cadeau qu’il faut ouvrir pour découvrir la donnée qui se trouve à l’intérieur. Cette ouverture se réalise au travers de notre schéma d’interprétation, et ce n’est que lorsque l’interprétation a été effectuée que la donnée pénètre véritablement notre cerveau pour, peut-être, se transformer en connaissance.
Ce moment où la carte est devenue le territoire
A l’instar de Wikipédia, qu’est-ce qui nous garantit que l’information collectée via nos outils digitaux est vraie ? Je me suis personnellement – quand je vous dis que le digital rend con… – retrouvé à rouler en Mini au milieu d’un champ près d’HEC en suivant Google Maps, en tentant de me persuader que Google ne pouvait pas se tromper. Certes, il s’agissait bien du plus court chemin pour mener de A à B… mais c’était un chemin en terre !
Ce moment où l’on a dérapé socialement
Et puis au-delà de tous les aspects cognitifs, à partir de quand avons-nous décidé de dire aux gens avec lesquels nous sommes qu’ils sont moins importants que ceux qui ne sont pas là ? Car c’est clairement ce que l’on affirme à notre entourage lorsque l’on passe notre temps à envoyer des sms, à surfer sur Facebook ou encore à consulter nos emails pendant que l’on nous parle ou pendant un diner.
La question qui se pose est celle du savoir-être à l’ère digitale : qu’attend-on de nous ? Connaître toutes les rues de Paris sur le bout des doigts et s’octroyer le droit de gueuler sur tout le monde, ou avoir besoin de Google mais être aussi capable d’accueillir son passager de façon sympathique ? Bref, le problème ne réside pas tant dans les infinies possibilités offertes par le digital que dans notre capacité à en tirer profit et à nous réinventer en tant qu’être humain. Vaste programme ;)