De la formation synchrone aux territoires d’apprentissages
Si on cessait de faire du sur-place en formation à distance ? Les territoires d’apprentissage sont vastes et les parcours variés. Le voyage en première classe ne saurait se concevoir solitaire. L’interaction sociale, entre pairs et avec le formateur en temps réel, favorise la déconstruction des préjugés, des idées préconçues, des savoirs obsolètes et des savoir-faire inefficaces pour reconstruire des compétences opérationnelles et augmenter la performance individuelle et collective. L’interactivité et la variété des activités et des sollicitations dans le parcours est vecteur d’engagement et d’ancrage.
A l’ère de ChatGPT et des IA génératives, le lien social, l’émotion, la collaboration et le sentiment de présence à distance sont plus que jamais les véritables catalyseurs d’une montée en compétences opérationnelle, propre à s’adapter à chaque apprenant.
Embarquement immédiat ! Classes virtuelles et Live learning platforms s’articulent pour une montée en compétence bâtie sur la collaboration et le lien social. Aux commandes, le formateur va s’appuyer sur une scénarisation qui combine mises en situation, retours d’expérience, co-construction de savoirs, savoir-faire et savoir-être et des activités individuelles d’évaluation, de sondages, de partage de ressources complémentaires. Un seul objectif : l’acquisition de compétences immédiatement mobilisables en situation de travail et l’ancrage des méthodes, outils, démarches, bonnes pratiques, dans la durée.
1. Le voyage augmenté
Si on ne présente plus la classe virtuelle, tant la modalité synchrone à distance en groupe de 10 à 15 personnes est désormais un incontournable dans l’univers de la formation professionnelle continue, la richesse des live learning platforms mérite une visite guidée.
Les Live learning platforms permettent d’enrichir l’expérience apprenant et d’augmenter l’efficacité pédagogique d’une séquence distancielle ou présentielle. Véritables outils de collaboration digitale, ces solutions offrent une palette de fonctionnalités pour :
- maintenir ou réactiver l’attention avec un sondage en temps réel pour mesurer l’intérêt, par exemple ;
- évaluer la compréhension au travers d’un quiz ou d’un cas pratique et permettre au formateur d’approfondir certaines notions ;
- favoriser le travail collaboratif grâce à un espace digital de brainstorming…
Intégrées directement dans l’outil de classe virtuelle ou accessibles sur smartphone ou laptop lors d’une formation présentielle, les live learning platforms soutiennent le sentiment de présence à distance que l’on parle de présence sociale ou de présence cognitive.
L’isolement de l’apprenant à distance se caractérise désormais moins par l’absence d’intervenants que par un déficit qualitatif dans la relation à l’autre. C’est la raison pour laquelle les solutions de classes virtuelles intègrent peu à peu des outils et des fonctionnalités d’animation pédagogique capables de créer du lien dans la communauté apprenante.
2. L’apprenant, cet animal social
La présence sociale renforce la confiance de l’apprenant non seulement dans ses capacités et ses compétences mais également dans celles de ses pairs. Elle dynamise l’apprentissage individuel en effaçant l’isolement potentiellement induit par la distance. Elle concourt à la co-construction de savoirs, savoir-faire et savoir-être individuels en s’appuyant sur le collectif d’apprenants réunis en classe virtuelle qui interagissent entre eux et avec le formateur, tout au long de la séquence synchrone.
Cette présence sociale recouvre à la fois une dimension d’échange mais également une dimension de partage. L’échange vise essentiellement une sphère individuelle quand le partage se réfère à une communauté :
- l’échange procède d’une spontanéité de la communication au sein de la classe virtuelle, soutenue par les espaces de chat, pour éviter la cacophonie mais également par des fonctionnalités de présentation individuelle de chaque apprenant et de l’expert ;
- les temps de partage auront été précisément scénarisés par le formateur sous forme d’activités collaboratives en sous-groupe ou en plénière selon le nombre d’apprenants et l’objectif de la séquence, à l’aide de fonctionnalités ou d’outils collaboratifs de type Miro, de notes partagées, d’un tableau blanc, par exemple.
Les classes virtuelles soutiennent la présence sociale en offrant des opportunités d’interaction en direct, telles que les discussions en groupe, les retours d’expérience et les commentaires immédiats.
La configuration de salles virtuelles de travail collaboratif, en libre accès tout au long de la session de formation, va encourager la communauté apprenante à se retrouver en dehors des temps synchrones formels animés par le formateur, pour des temps synchrones informels et conviviaux qui favorisent le lien, le sentiment d’appartenance au groupe et la confiance réciproque, mais également pour la réalisation d’activités coopératives ou la production de livrables.
Ces espaces virtuels de travail rassemblent généralement des ressources pédagogiques complémentaires (vidéos, textes, illustrations, podcasts…), des templates, des méthodes pour guider le groupe dans sa réflexion et ses productions. Ce matériel pédagogique aura été produit par le formateur à destination des apprenants en respectant le scénario pédagogique défini lors de la phase de conception de la formation.
3. Confronter pour conforter
Stimuler la co-construction des connaissances et des compétences entre pairs pour favoriser la présence cognitive va induire un conflit socio-cognitif par la confrontation des points de vue, la déconstruction des schémas de pensées pour en reconstruire de nouveaux ou les adapter et progresser vers la mise en lumière d’une solution.
Là encore, il s’agit donc de créer et de mobiliser une communauté apprenante à distance au travers de fonctionnalités de social-learning, d’espaces de travail collaboratifs via des outils de communication et de gestion de projet (Trello, chat, forums…). La communauté des apprenants doit être encadrée et animée par des tuteurs pour soutenir l’appropriation des connaissances et leur partage en vue d’aboutir à un résultat : l’acquisition de connaissances et de compétences.
Attention, la mise à disposition d’outils de communication n’est pas gage d’échanges entre apprenants. Une médiation humaine est souvent nécessaire pour impulser une dynamique collective et entretenir les relations à distance au sein de la communauté apprenante.
4. Quand le digital s’invite en salle
Le potentiel des live learning platforms est également transposable en présentiel. Le principal challenge réside alors dans une rigoureuse préparation dès la phase de conception de la séquence présentielle pour articuler de façon pertinente les activités en salle et les activités digitales et garantir la fluidité de l’animation.
Faites les présentations dès l’accueil des stagiaires, en détaillant l’intérêt et l’objectif des solutions digitales que vous allez utiliser en présentiel. Invitez chaque participant à se connecter dès le début de la journée pour être en mesure d’utiliser les sondages, quiz, live chat au moment opportun.
Chaque fonctionnalité permet de donner du rythme à la séquence présentielle, de varier les modalités et de maintenir un engagement durant toute la journée en salle :
- le live chat est un levier de fluidité et d’optimisation du temps : chaque participant peut poser ses questions ou réagir à un propos, sans interrompre le cours des explications. Le formateur peut alors identifier les incompréhensions, ajouter des compléments d’explication, interpeller le groupe sur une remarque intéressante, sans rupture dans son déroulé ;
- le quiz ou le cas pratique permet, après chaque notion, de mesurer l’appropriation individuelle et collective de ce qui vient d’être abordé ;
- le sondage permet de démarrer une séquence de façon originale, d’inviter chacun à exprimer un point de vue, sans perte de temps ;
- les ressources complémentaires co-construites par les participants à l’occasion des diverses activités digitales peuvent être accessibles en post-formation.
Toutes ces activités digitales réalisées en présentiel doivent conduire le formateur à commenter, rebondir, présenter les résultats pour étayer son propos ou contextualiser, approfondir sa présentation. Faire réaliser une activité digitale et ne pas l’exploiter conduit à la frustration et au désengagement du participant. C’est la raison pour laquelle l’outil doit être au service d’un objectif précis et pensé en amont.
5. Le formateur et ChatGPT
Les IA génératives peuvent, si tant est que l’on sache s’en servir et que l’on reste conscient de leurs limites, se révéler des outils efficaces de contextualisation et de personnalisation des classes virtuelles. Elles invitent également à repenser l’évaluation.
Quelques cas d’usage
Certains échanges menés en classe virtuelle entre le formateur et les apprenants mais également entre pairs peuvent être synthétisés en temps réel et transmis à la fin de chaque séquence synchrone sous forme de texte ou de tableau, par une IA générative de texte. Les grandes solutions de visio-conférence ont ou sont en cours d’intégration de GPT-4 dans leurs fonctionnalités pour permettre une synthèse des échanges, le chapitrage automatique du replay…. Le niveau de personnalisation perçu par l’apprenant va s’en trouver renforcé et l’ancrage optimisé car les connaissances auront été contextualisées autour des expériences, savoirs et réflexions des apprenants, sans renchérir le temps de mobilisation du formateur.
Une fois cette synthèse des échanges réalisée par l’IA, il est possible, à partir de ce matériau créé à la volée, de produire un quiz parfaitement en adéquation avec les difficultés de compréhension qui transparaissent dans les échanges ou avec les problématiques spécifiques évoquées dans les retours d’expérience ou les séances de réflexion en sous-groupe.
De même, en présence d’un groupe homogène d’apprenants, une même formation synchrone peut être adaptée en contextualisant les exemples ou les mises en situation au secteur d’activité ou aux fonctions des apprenants, sans avoir besoin d’un temps long d’adaptation. Ainsi la transposition des compétences en situation de travail en sera-t-elle largement améliorée. Cette proposition de valeur trouve naturellement sa place dans les formations intra. Elle peut se révéler utile en formation inter entre deux séquences synchrones par exemple pour ajuster là encore les travaux de groupe à des préoccupations particulières exprimées par les apprenants lors de la 1ere classe virtuelle.
Que l’on ne s’y trompe pas toutefois, les IA ne sont aujourd’hui pas capables de créer cette présence sociale ou cognitive. La capacité à susciter l’émotion, à surprendre, à diversifier les situations et à rebondir de façon intelligente, à donner du feedback circonstancié reste l’apanage du formateur. Les IA peuvent néanmoins devenir un assistant pédagogique en just in time.
6. Pour finir : quelques conseils de scénarisation
On ne le dira jamais assez : sans objectifs pédagogiques clairement définis, point de salut ! Une fois les objectifs identifiés et formalisés, la scénarisation des classes virtuelles nécessite un découpage précis des temps et une distribution réfléchie des activités réalisées notamment en sous-groupe grâce aux outils et fonctionnalités des live learning platforms. Le soin apporté à la scénarisation de la classe virtuelle est un gage de qualité. Le déroulé doit susciter la curiosité et maintenir l’engagement et la motivation de l’apprenant, enchaîner des activités variées. Marquer des ruptures et jouer l’effet de surprise permet d’impulser un rythme et de relancer l’intérêt régulièrement.
3 temps rythment généralement une classe virtuelle :
- l’accueil (15 à 20 % du temps environ) : un temps d’inclusion incompressible de présentation du formateur, de construction de la cohésion du groupe (ice breaker, anecdotes, information surprenante…) de rappels des objectifs, du déroulé de la séance avec chaque activité et leurs durées respectives ;
- l’animation (50 à 60 % du temps) au cours de laquelle le formateur veillera au respect du programme et de la durée prévue, à la participation de tous les apprenants, à la bonne compréhension. Il achèvera l’animation par une évaluation des acquis ;
- la conclusion (20 à 30 % du temps) dont l’objectif est de synthétiser les notions clés, de s’assurer d’avoir répondu à toutes les questions, d’évaluer la satisfaction (au travers d’un sondage, par exemple) et de clôturer la séance en rappelant les rendez-vous à venir, les travaux intersession, les ressources complémentaires disponibles en asynchrone, etc..
D’un point de vue postural, la ponctualité est la politesse des rois, ce ne doit donc pas être un sujet. La voix bien posée, le ton dynamique, le débit ni trop lent ni trop rapide (il n’y a pas de bouton pause en classe virtuelle) la variation des intonations sont des gages d’engagement, de mémorisation et de projections des acquis en situation de travail. Au cours de la session, une réponse rapide devra être apportée à toutes les questions posées via les différentes fonctionnalités synchrones ou asynchrones.
Et pour réduire la distance technologique, s’assurer que tous les apprenants sont à même d’utiliser les outils proposés et réaliser un onboarding technique, le cas échéant, est indispensable.
Et pour des conseils vraiment personnalisés… Interrogez les éditeurs
Les éditeurs de live learning platforms et de solutions de classes virtuelles enrichissent leurs outils en permanence. Avec le développement des IA, la tendance va sans doute encore s’accélérer.
Pour vous guider dans vos choix, dans l’analyse de votre besoin et identifier les meilleures solutions de classes virtuelles et live learning platforms qui répondent à votre problématique, nous vous proposons dans ce dossier spécial, les conseils, idées, parti-pris de différents acteurs du marché qui accompagnent nos propres réflexions en la matière. N’hésitez pas à les solliciter, à les challenger, à leur soumettre vos difficultés et interrogations.