La régulation du CPF par les certifications professionnelles donne sa pleine mesure et porte une restructuration du marché. Le blocage automatique d’actions de formation n’ayant pas obtenu leur renouvellement aux répertoires nationaux ou non habilitées par un certificateur a réduit l’offre du Répertoire spécifique de 70%.
Eclairage avec Mikaël Charbit, directeur des certifications professionnelles de France compétences.
En ce début d’année 2022, la refonte des certifications professionnelles joue à plein son rôle de régulation. Après deux ans de structuration du nouveau système, d’appropriation des règles d’enregistrement aux répertoires nationaux plus rigoureuses et exigeantes, le couperet tombe. Sur le marché très actif du CPF, l’impact a été amplifié par la mise en place, courant janvier , d’un système de déréférencement automatique d’offres ne respectant pas les conditions d’éligibilité.
Déréférencement automatique
L’interconnexion des systèmes d’information entre la Caisse des dépôts et France compétences permet ainsi de bloquer un prestataire de formation dont la certification professionnelle n’a pas été renouvelée ou n’ayant pas signé une convention d’habilitation avec un certificateur. « Dans un délai de 24 à 48 heures, l’offre n’apparaît plus sur la plateforme », confirme Mikaël Charbit, directeur des certifications professionnelles de France compétences. Les effets se sont vite fait sentir. Au total, l’offre de certifications du Répertoire spécifique (RS) mobilisées dans le cadre du CPF a été réduite de 70%. Dans le même temps, les habilitations enregistrées dans les fiches de France compétences sont passés de 89 000 à 170 000. L’ampleur du phénomène traduit un alignement accéléré des acteurs avec les attendus de la réforme de 2018.
Une régulation à deux vitesses
Les chiffres masquent toutefois des réalités différentes. « Il y a une différence entre l’offre de certification privée et publique », note Mikaël Charbit. La refonte des certifications professionnelles mise en ouvre par France compétences depuis le 1er janvier 2019 ne s’applique qu’aux certificateurs privés. Les nouvelles règles d’enregistrement leur imposent de déclarer la liste de leurs partenaires habilités, d’intégrer dans leurs conventions un certain nombre d’exigences de qualité et de les faire respecter au sein de leur réseau. Si un organisme de formation propose une certification sans être dûment habilité ou si un certificateur n’a pas mis à jour sa liste auprès de France compétences, son offre est désormais automatiquement bloquée sur la plateforme CPF. Le métier de certificateur se professionnalise. « Les pratiques des certificateurs sont encore hétéroclites mais certains sont entrés dans la logique », observe Mikaël Charbit.
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