Formations en mode asynchrone, classes inversées, cours en téléprésentiel, solutions collaboratives, mise en place de plate-formes LMS (learning maagement systems). Les écoles d’informatique comme l’Epitech, l’Esiea, ou la 3WAcacemy ont certes fermé leurs campus suite aux mesures de confinement annoncées pour lutter contre le Covid-19, mais elles n’ont pas lésiné à mettre en place diverses alternatives pour assurer à distance la continuité de leurs enseignements.
Tous les établissements d’enseignement, de la primaire au supérieur, sont confrontés au défi d’organiser en quelques jours leur fonctionnement à distance, conformément aux directives de confinement imposées par le Gouvernement. Habituées aux plateformes d’apprentissage en ligne, les écoles d’informatique ont été les premières à assurer la continuité de leurs formations en basculant leurs cours en téléprésentiel. Toutefois quelles sont les méthodes à adopter pour assurer une pédagogie de qualité non présentielle ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ? L’Esiea, un réseau d’établissements dédiés à l’enseignement et à la recherche en sciences et technologies du numérique a proposé solidairement de partager son expérience et ses bonnes pratiques en la matière, à tous les établissements d’enseignement du pays. Pour Loïc Roussel, directeur général du groupe, la mise en place d’une formation en e-learning nécessite des outils pédagogiques, cours et supports, adaptés au online. Il recommande aux organismes de limiter le recours aux formations synchrones, c’est à dire basées sur des échanges d’informations en direct, par visioconférence ou téléconférence, “Dans une formation synchrone, l’échange avec les autres apprenants ou avec les enseignants s’effectue en temps réel”, explique-t-il. Or, ce mode direct, trop court ne permet pas toujours aux étudiants de pouvoir interagir dans les temps ni de revenir sur des cours passés et peut parfois poser des problèmes de saturation”, ajoute-t-il.
Des interactions continues en classes virtuelles
En assurant depuis trois ans la continuité de ses cours en télé-présentiel, la 3W Academy fait également partie des écoles de développeurs à s’être engouffrée dans la brèche du e-learning. Djamchid Dalili, fondateur et directeur du groupe considère que la mise en place de classes virtuelles, plus riches, a pour effet de renforcer les interactions à distance. “Dans une classe physique, le cours peut être interrompu si un étudiant est en difficulté, alors qu’en télé-présentiel, les interactions entre apprenants et enseignants sont continues”, témoigne ce dernier. Mais avant cela, il faut-il s’équiper des outils pédagogiques adéquats. Les logiciels de gestion de l’apprentissage (LMS ou learning management system) permettent de fournir et gérer le contenu d’apprentissage. Le LMS propose un environnement d’apprentissage disponible partout et à tout moment pour déposer et suivre des tests et des formations en ligne. “Nos cours sont dispensés via une plateforme de LMS depuis le premier jour d’existence de l’école et cela n’a pas changé”, nous confie le directeur de la 3WAcademy. Les étudiants sont en communication directe et continue avec le formateur et leurs camarades de classe, tout au long de la journée de cours, grâce à un système de visioconférence et de partage de documents.
Un apprentissage basé sur des outils existants
L’école Epitech est elle aussi concernée par la directive de confinement comme l’ensemble des autres établissements de toutes les villes de France. Pour autant, les activités pédagogiques de ses étudiants ont été maintenues par le travail à distance, avec des outils déployés au sein du réseau depuis plusieurs années. “Nous n’avons jamais été partisans de la culture du “tout refaire” , déclare Emmanuel Carli, directeur général de l’école. Depuis 2013, les étudiants et les équipes pédagogiques sont d’ores et déjà sensibilisés et formés aux méthodes de télétravail qui s’appuient sur l’outil Teams de la suite Microsoft auquel ils ont tous accès et qu’ils maîtrisent déjà pour l’utiliser au quotidien”, précise-t-il. L’ensemble des activités est donc assuré via ce même outil, qui permet visioconférences, discussions, partages d’écran et de fichiers, ainsi que de nombreuses connections avec la très grande majorité des outils de gestions de projets informatiques utilisées dans le monde professionnel. Des aménagements sont également réalisés pour favoriser l’interaction et l’engagement de tous. “Ces solutions ont pour effet de rendre les étudiants plus agiles, constate Emmanuel Carli. En utilisant le tchat, ou la visioconférence les équipes – postbacs, Bacs +2 et Bac°5 – qui n’ont pas les mêmes besoins ni la même expérience peuvent s’entraider et échanger entre elles. Une attention particulière est accordée aux étudiants de 1ere année qui sont suivis de près par leurs référents pédagogiques.
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