Avec la montée en puissance de la création de contenus, les entreprises font face à de nouveaux enjeux comme faire évoluer les contenus sans perdre l’historique, « versionner les contenus », mutualiser des modules dans plusieurs formations, collaborer entre créateurs de contenu, l’utilisation de supports de plus en plus variés. Le LMS classique ne permet pas de type de développement. C’est le besoin d’industrialiser la conception de contenu qui a fait évoluer le LMS en LCMS, Learning Content Management System autour de l’année 2010. Aujourd’hui certains parlent encore de LCMS, mais d’autres lui préférant le wording de « auteurs intégrés », « content hubs » ou « content authoring modules ». Eu égard à la montée en puissance du numérique, quasiment toute les solutions LMS intègre les LCMS. Le LMS regroupe alors toute la fonction de l’offre de formation dans un écosystème modulable en fonction des besoins des entreprises.

L’agilité du LMS est un critère essentiel. Reste à définir quelles sont les composantes de cette agilité. Aujourd’hui, on voit émerger une tendance, la LXP, Learner Experience Platform. Le premier à avoir initié le mouvement est Degreed en 2012. De quoi s’agit-il ? Le LMS est un outil de pilotage standard même si l’adaptative learning permet d’ajuster automatiquement le parcours aux comportements de l’apprenant, à ses préférences, à ses réussites ou ses erreurs. Un bon algorithme permet l’ajustement, ces algorithmes sont rarement apprenant.

Choisir un LMS, c’est imaginer ce qui n’existe pas encore. C’est un acte stratégique, anticiper la formation de demain pour ne pas être contraint par un outil obsolète : centralisé, décentralisé, linéaire, modulable, … Un dispositif n’est jamais neutre, il organise, autorise, contraint. Le LMS est une pédagogie qui ne dit pas son nom. Quelle pédagogie veut-on pour les années à venir ? Le LMS sera aussi un outil de marketing, d’érotisation de la formation, donner envie d’apprendre seul ou ensemble. Avec la montée en puissance de l’émotion dans le parcours de formation, le LMS pourra surprendre l’apprenant, pour tisser une toile apprenante. Bernard Stiegler considère qu’une innovation créer des nouveaux usages. L’innovation ne se limite pas à la satisfaction de besoins existants, mais engendre de nouveaux comportements ainsi que de désirs. Un LMS innovant, c’est faire advenir un usage que personne ne réclame encore.

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