Alors que l’impact de l’intelligence artificielle (IA) dans le monde du travail ou en matière de désinformation fait couler beaucoup d’encre, des dirigeants du secteur, dont Elon Musk, appellent à décélérer. Une intelligence artificielle ultra-médiatisée a tenu un rôle majeur dans l’ouverture de ces débats : ChatGPT. Mais a-t-elle vraiment créé une rupture ?

Il n’y a pas de réelle nouveauté technique dans ChatGPT. Son ancêtre, Eliza, date de 1966. La technique de codage, aussi sophistiquée soit-elle, s’inscrit dans une continuité des conceptions de langage de programmation. Par ailleurs, dans une approche sociologique, rappelons que nous sommes une humanité numérique, une société artefactuelle (puisque nous évoluons à travers le progrès technique), dans laquelle toute innovation s’inscrit dans une continuité.

Peut-on alors réellement parler d’innovation de rupture pour ChatGPT ?

  • Comment expliquer l’appropriation si rapide de ChatGPT par les utilisateurs ?
  • Des métiers de la cognition voués à disparaître ?

La question centrale est donc : qui paramètre ? Le professeur de droit Lawrence Lessig le souligne dans son clairvoyant « Code is law » : la personne qui paramètre est la personne qui a la possibilité d’orienter un système de pensée. Un outil comme ChatGPT est principalement conçu par et pour une cible nord-américaine. Son déploiement rapide, renforcé par sa dimension ludique, conduit à la normalisation de son utilisation. Une normalisation non pas sans effet, puisqu’elle vient renforcer l’impression d’un objet politiquement neutre chez les utilisateurs.

Or, c’est loin d’être le cas, pour les raisons évoquées précédemment, mais aussi parce que l’IA est avant tout un enjeu de domination tant entre empires du numérique, que dans la sphère géopolitique.

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Repéré depuis https://theconversation.com/chatgpt-technologie-de-rupture-ou-simple-buzz-201588

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