La réforme de 2014 les a créés, celle de 2018 les a définis : les « blocs de compétences » sont des composants des certifications qui peuvent être validés séparément, un peu comme les unités de valeur (UV) à l’université. Ils servent à structurer les référentiels des certifications, mais aussi à créer des passerelles entre diplômes et à faciliter la mobilité professionnelle. Au moins en théorie. Où en est-on de leur déploiement ? Et en quoi peuvent-ils être utiles aux salariés et à l’entreprise ?

Où trouve-t-on les blocs de compétences ?

La réforme de 2018 a confié la gestion de la certification à France Compétences et à sa Commission de la certification professionnelle. Celle-ci tient à jour le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), ainsi que le répertoire spécifique (RS), qui contient les habilitations et compétences transversales et complémentaires.

Les blocs de compétences, pour quoi faire ?

Le principe même des blocs de compétences est qu’ils peuvent être validés séparément de la certification dont ils font partie. A toutes fins utiles, un bloc de compétences apparaît comme une mini-certification, ou une sous-certification.Dans quel cadre ?

Une formation qui prépare à un bloc de compétences peut être finançée par le CPF.

Il est même possible, dans le cadre d’une expérimentation conduite jusqu’à fin 2021, de valider des blocs de compétences par VAE (validation des acquis de l’expérience). Cette possibilité est encadrée par un arrêté de 2019.

Une autre expérimentation d’ampleur plus limitée permet de créer, dans le milieu de l’insertion par l’activité économique, des contrats de professionnalisation visant l’acquisition d’un ou plusieurs blocs de compétences.

D’où viennent les blocs de compétences ?

Dans la loi du 5 mars 2014 : découper les formations en tranches finançables par le CPF

La notion de « bloc de compétences » est née pendant les débats sur la réforme de mars 2014. Elle n’est pas mentionnée par les partenaires sociaux dans l’Accord national interprofessionnel du 14 décembre 2013, qui sert de base à la loi. Pour l’anecdote, en janvier-février 2014, l’expression « bloc de compétences » apparaît dans les rapports parlementaires, mais pour désigner tout autre chose : on parle alors de renforcer le rôle des régions dans la formation, en leur confiant un « bloc de compétences » en la matière. En 2018, l’essentiel de ces prérogatives leur sera retiré.

En pratique, les blocs de compétences se présentent donc comme des petites certifications qui peuvent avoir leur utilité dans une gestion avisée des talents et des compétences. Il est utile de connaître leur existence, et il ne faut pas hésiter à financer une formation qui conduit à valider un bloc de compétences, en en connaissant l’intérêt et les limites. En revanche, leur utilisation pour organiser des passerelles entre certifications, dans une perspective de reconversion, reste en l’état peu convaincante. Non sans raison : il n’est pas facile de décréter une équivalence entre des enseignements thématiquement semblables mais intervenant dans des contextes distincts, peut-être même à des niveaux d’expertise différents. On pourrait souhaiter cependant que le système d’information des répertoires de certification permettent de mieux mettre en évidence les correspondances lorsqu’elles existent.

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Repéré depuis https://www.managementdelaformation.fr/reperes/2021/05/11/certification-a-quoi-servent-les-blocs-de-competences/

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