Que nous soyons en train d’admirer un tableau au musée, de chercher un ami dans une foule, de lire les longues phrases des romans de Henry James ou de traverser la rue en prenant garde à ne pas être renversés par une voiture, nous avons besoin de mobiliser un ensemble de processus regroupés sous le nom d’« attention ».

Pourquoi l’attention ?

Tous les organismes biologiques font face à un même enjeu : ils doivent atteindre leurs objectifs dans un environnement encombré d’une multitude d’objets. Comme si ces derniers se faisaient concurrence pour capturer notre attention et déterminer notre comportement. Certains de ces objets – les mots dans une phrase, la couleur du feu quand je traverse la rue – sont essentiels au moment de l’action, et il faut y prêter attention. À ce même moment, d’autres sont toutefois à ignorer – les mots de la phrase d’à côté, ce panneau publicitaire qui clignote alors que je pose le pied sur le passage piéton.

Regarder sans voir

Le manque d’attention peut aussi nous conduire à « regarder sans voir ». Les psychologues Daniel Simons et Christopher Chabris ont dans cet esprit conduit une expérience devenue célèbre, dans laquelle ils montraient à des sujets une vidéo de deux équipes de basketball se lançant un ballon, en leur demandant de compter le nombre des passes du ballon.

Comptez le nombre de passes que se font les joueurs en blanc (d’après Daniel Simons et Christopher Chabris).

Après un certain temps, une actrice portant un costume de gorille entrait dans la scène, s’arrêtait au centre en se frappant la poitrine et sortait. Étonnamment, plus d’un tiers des spectateurs occupés à compter les passes ne virent pas le « gorille ». En revanche, si on omettait de leur demander de compter les passes, le gorille était bien entendu toujours remarqué !

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Repéré depuis https://theconversation.com/bonnes-feuilles-le-cerveau-attentif-132038

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