Dernière ligne droite pour le décret actant une minoration de 20% du financement des formations d’apprentis à distance. La mesure techniquement difficile à appliquer, contestée sur le fond et perçue comme une incohérence politique suscite l’incompréhension. Pour certains CFA (centres de formation d’apprentis) digitaux, c’est une question de survie. Pour la filière Edtech, c’est un coup de frein brutal à la dynamique d’innovation.

Un diagnostic construit sur des bases fragiles

Un taux de marge moyen de 25% sur des fonds publics et mutualisés. Voilà qui pose question rue de Grenelle. Les CFA, de leur côté, ne s’y reconnaissent pas et font leur calcul. En reprenant les données communiquées à France compétences par des adhérents volontaires, Ainoa arrive à une moyenne entre 8 et 10%. Comment expliquer ce décalage ?  Chez Edtech France, cela fait quelques mois que l’on perçoit le danger d’idées reçues sur une formation à moindre coût.

Un casse-tête réglementaire à la mise en œuvre incertaine

Car la formation distancielle couvre des réalités différentes. « On ne peut pas comparer les formations synchrones avec la présence en temps réel d’un formateur et les formations asynchrones », rappelle Aurélia Bollé, déléguée générale d’Ainoa.

Un mauvais signal pour l’innovation sans cap politique

Face à la détermination du ministère du Travail, les représentants de la formation à distance ne désarment pas. Ils continuent d’avancer leurs arguments.  Complexité administrative augmentée, coup de frein aux investissements dans l’innovation, message brouillé sur le modèle économique du digital, fragilisation des acteurs d’une filière stratégique, opposition entre deux modalités pédagogiques à l’heure de l’hybridation et de la volonté de rendre accessible la formation à tous types de publics … la minoration des NPEC (niveaux de prise en charge) sur les formations en apprentissage à distance risque, selon eux, de coûter très cher à long terme. Pour une économie estimée entre 10 et 20 millions d’euros. La filière déplore une décision précipitée qui élude de nécessaires débats de fond sur la régulation par la qualité, la soutenabilité financière du système de l’apprentissage et des arbitrages clairs en matière de politique publique.

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