Chargé de clientèle dans un cabinet de conseil, âgé de 29 ans, Ange Brou est lauréat du module “gestion de projet” de l’École centrale de Lille, laquelle forme des ingénieurs dans le nord de la France. Ange vit pourtant à Abidjan. C’est aussi dans la capitale ivoirienne qu’il a passé son examen. S’il a pu suivre cet enseignement à distance, c’est parce que l’EC-Lille le propose sous forme de MOOCs, Massive Open Online Courses. Des cours en ligne accessibles gratuitement, de n’importe où, n’importe quand. “N’ayant ni le temps ni les ressources financières pour m’inscrire dans une école, cette #formation m’a permis de devenir le spécialiste des projets d’appels d’offres de mon entreprise”, s’enthousiasme-t-il.
Entre des amphithéâtres surchargés, le manque de profs et des cours largement datés, les difficultés auxquelles le continent doit faire face sont énormes. “En Côte d’Ivoire comme dans la plupart des pays africains, il y a inadéquation entre la formation et l’emploi”, constate Ange Brou. “Au Maroc, les méthodes éducatives sont très anciennes et peu pratiques, les universités ont aussi besoin d’être informatisées”, confirme Ettaheri Nizar. Alors que la moitié de la population africaine a moins de 25 ans, la formation apparaît comme un enjeu vital. “En France, 50 % d’une classe d’âge accède à l’université, en #afrique, ce chiffre tombe à 9 %. Et les disparités entre les pays sont très marquées”, rappelle Pierre-Jean Loiret.
Les acteurs ont décidé de passer à la vitesse supérieure en proposant des certifications, qui attestent du suivi et des connaissances acquises. Actuellement, si les connaissances sont testées à l’aide de QCM, les MOOCs ne donnent pas lieu à un diplôme. Une année universitaire correspond à 60 crédits universitaires (ECTS) quand un #mooc ne permet d’en obtenir que 1 à 3. “Les MOOCs ne se substitueront jamais aux cursus universitaires, mais tendent plutôt à s’imposer comme des formations complémentaires, qu’il est important de valider par un processus d’évaluation”, affirme Rémi Bachelet de l’EC-Lille. Pour acquérir la précieuse certification, les étudiants peuvent, depuis peu, passer l’examen sur les campus numériques de l’AUF, présents dans tous les pays francophones. “Passer un examen sur table est plus valorisant sur un CV et donne la certitude que c’est bien la personne qui a passé l’examen. À la clé, c’est l’employabilité qui est en jeu”, selon Pierre-Jean Loiret.
Depuis le début les MOOC se développent largement dans le monde francophone. Le continent africain comporte de nombreuses opportunités pour les acteurs de la formation.
Repéré depuis afrique.lepoint.fr