L’e-learning a débarqué sur nos écrans dès les années 2000, en promettant de révolutionner la formation, en se formant où l’on veut, quand on veut, et à son rythme. Force est de constater que malgré son succès, l’e-learning n’a pas tout balayé sur son passage. Les MOOCs et SPOCs ont-ils ce petit quelque chose en plus qui fera toute la différence ? On vous dit tout.


MOOC, SPOC, en quelques mots

MOOC (Massive, Open, Online Course) : un parcours de formation, gratuit, en ligne et pour tous.

Gratuits et accessibles à tout le monde, en phase avec l’esprit ouvert et libre d’internet, voilà les 2 principales raisons du succès des MOOCs. Ils ont montré la voie et les coutumes d’internet au monde de l’enseignement et de la formation.

SPOC ( Small, Private, Online Course ) : un parcours de formation payant, en ligne et par petits groupes.

Retour sur terre avec les SPOCs, et aux réalités économiques. Il faut financer leur création, mais aussi être rentable pour permettre l’émergence d’une vraie industrie de la formation en ligne, sans oublier de valoriser le prix de l’inscription par un accompagnement pédagogique et une certification à la clé.

MOOC & SPOC ont de grandes caractéristiques communes :

  • Les sessions de formation ont une date de début, et une date de fin, les cours (ou leçons) sont publiés progressivement sur une durée de 5 à 7 semaines.
  • Ils nécessitent 2 à 4 h de travail par semaine.
  • Les cours sont composés généralement de vidéos et de documents.
  • Les exercices (ou devoirs) sont corrigés.
  • Ils permettent des échanges entre pairs, avec des tuteurs ou des experts.

MOOC & SPOC vs e-learning

Les MOOC & SPOC ont apporté des nouveautés qui font toute la différence avec l’e-learning traditionnel :

Répartir les efforts et imposer un rythme de travail dans le temps. Le « Quand on veut » de l’e-learning était bien souvent « au dernier moment ». Que ceux qui n’ont jamais fait la sourde oreille aux relances par email pour se retrouver finalement obligés d’engloutir toute la série de modules un vendredi après-midi lèvent la main, on leur décerne une médaille ! :)

En diffusant les leçons de semaine en semaine, et en y associant des devoirs régulièrement, les apprenants prennent l’habitude de réserver du temps pour se former. Mais surtout l’effort est réparti sur une durée suffisante pour qu’il soit compatible avec des agendas souvent chargés.

En imposant la dimension sociale, et en intégrant dès la conception et dans les plateformes tous les outils collaboratifs, ils ont redonné du sens et de la vie au groupe. Le sentiment d’isolement ou de solitude est bien moins fort avec eux.

Les experts se montrent, incarnent la formation, et parfois même « font le cours » au travers de vidéos. C’est cette utilisation importante de la vidéo qui donne de la vie et de la proximité avec les apprenants. On ne doit pas uniquement lire et travailler, on nous parle !

Et puis, cerise sur le gâteau, ce format attractif et engageant a un dernier avantage, et pas des moindres, le prix ! Il est possible de produire un MOOC pour 50.000 €. Certes ce n’est pas une paille, mais cela reste inférieur à bien des parcours e-learning.


Vive les MOOCs & SPOCs ?

Les MOOCs et les SPOCs rencontrent un vrai succès, et il est mérité, cependant, il reste encore quelques points à améliorer.

  • Diminuer le taux d’abandon : les MOOCs étant gratuits, beaucoup s’y inscrivent « pour voir », sans réel besoin ou volonté de se former, le taux d’abandon est donc élevé si on le calcule à partir des inscrits et peut dissuader d’en produire. Il devient par contre très proche de l’e-learning si on le calcule à partir de ceux ayant au moins passé la 1re leçon.
  • Trouver un bon business modèle : pour les SPOCs, l’inscription est généralement de 500 à 700 €. Pour les MOOCs, l’inscription est gratuite, mais le certificat en fin de parcours est généralement de 50 à 150 €. Bien souvent injustement comparée aux ressources totalement gratuites, la résistance à payer peut être forte.
  • Éduquer les utilisateurs : bien qu’attrayants, les MOOCs et les SPOCs ne dispensent pas d’y consacrer du temps et des efforts. L’accompagnement individuel est donc le point le plus sensible.
  • Anticiper la lassitude : jusqu’ici tout va bien. Mais attention à ce que ce bel enthousiasme ne s’essouffle pas trop.
  • Structurer le marché : le marché de l’e-learning a souffert du manque de repères. Le vocabulaire, les concepts et les acteurs des MOOCs et SPOCs semblent plus clairs, attention toutefois à ce que l’attractivité du marché n’attire pas trop d’opportunistes peu scrupuleux.

Pour en savoir plus, un petit cadeau de Noël : le replay du Webinar de la Digital Learning Academy sur ce sujet https://vimeo.com/195776171.

 

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