Bien avant de s’appeler Digital Learning, la formation a exploré des formes alternatives à la formation en salle (le Général de Gaulle lui-même a été préparé aux concours militaires par les cours à distance de la Revue d’Études).
Nos nouvelles habitudes nous forcent à réexaminer avec attention la formation à distance, souvent mise en opposition à la formation dite « traditionnelle ».
Et si la formation à distance devenait le nouveau standard ?
En complément du présentiel
Utiliser la formation à distance en complément de la formation en salle est la pente la plus naturelle : placer des activités distancielles avant et/ou après des activités présentielles pour enrichir le parcours de tout ce qui ne peut pas être fait en salle a longtemps été les fondamentaux des parcours blended. Cet enchaînement de modalités a permis de répondre au besoin de réduire le temps mobilisé en formation.
Comme si le temps passé à distance comptait moins, voire pas du tout.
Cette vision de la formation à deux vitesses n’est d’ailleurs pas complètement fausse puisqu’à la grande époque du « e-learning », les taux de fréquentation étaient dramatiquement bas.
Et puis le temps des mascottes, de l’omniprésent bouton « suivant » (qui rythmait avec grande efficacité la monotonie des modules de formation à distance), des quiz lapidaires et piégeux a heureusement fini par passer (quoique…).
Fort heureusement les bilans des déceptions générées par les premières expériences du e-learning ont permis de faire monter de façon importante la qualité pédagogique, esthétique, ergonomique des modules de formation à distance. Ils sont devenus pertinents, captivants, plaisants.
Les compétences et les outils ont eux aussi progressé, et il ne viendrait plus à l’idée de personne de confondre slides PowerPoint et formation hein ?
En substitution du présentiel
Aujourd’hui, la qualité pédagogique et l’attractivité des modules de formation à distance rivalisent voire dépassent certaines expériences de formation en salle. À tel point que la majorité des acteurs historiques ont comme priorité de « moderniser » leurs activités en salle. Le succès des solutions comme Klaxoon, Kahoot, Wooclap, Beekast, sont là pour le démontrer.
Le principal reproche fait aux formations à distance était le manque de contacts humains, d’échanges avec les formateurs, les experts et ses pairs. Cette faiblesse majeure est en train de tomber. Ceux qui ont suivi un (bon) MOOC le savent bien, la richesse des échanges avec les autres participants, le soutien des tuteurs et les échanges réguliers avec les experts — que ce soit en asynchrone par message ou synchrone en classe virtuelle — sont parfois plus riches que ceux possibles avec le formateur en salle.
Le dernier atout (et certainement le plus fort) que peut brandir la formation à distance est la possibilité de décomposer le parcours en grains courts et les répartir dans le temps. La formation en salle contrainte de concentrer à l’extrême le parcours sur plusieurs jours n’en est pas capable.
Le nouveau standard ?
La succession des crises nous invite à devenir sédentaire et nous contraint à trouver des alternatives possibles aux activités en salle. Cette obligation de repenser nos façons de travailler, d’échanger, de se former est un accélérateur d’adoption des dispositifs permettant de collaborer à distance et qui a pour avantage de nous les faire découvrir.
L’élève est-il en train de dépasser le maître ?
Si le présentiel n’avait plus comme atout majeur que d’échapper pendant quelques jours au quotidien de son poste de travail, aurait-il encore la préférence des formés ?
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