Les unités de lieu, de temps, de relation qui font loi dans les formes traditionnelles de la formation permettent un accompagnement et une maîtrise totale du parcours des apprenants. Cette façon historique d’organiser la formation a créé une dépendance tenace des apprenants à leur prise en charge par des formateurs.

Le Digital Learning propose d’autres modèles et repose sur une forte autonomie des apprenants. Comment les aider à acquérir les compétences nécessaires à cette autonomie et à rompre le cordon avec les formateurs ?

🔶 Les 7 compétences de l’autonomie dans l’apprentissage

Le Digital Learning rebat totalement les cartes de l’accompagnement des apprenants dans leurs apprentissages.

Il s’agit de passer de : “comment les accompagner dans leur formation”
à : “comment les accompagner pour développer leur autonomie dans l’apprentissage”.

Pour les formateurs, qui ne sont plus en contact direct et permanent avec les apprenants, leur mission s’oriente plutôt vers du tutorat à distance pour laquelle ils doivent favoriser le développement des compétences mobilisées en auto-formation.

Selon Tony Wagner* il faut posséder 7 compétences pour être autonome dans l’apprentissage :

  1. La pensée critique et la résolution de problème ;
  2. La collaboration et le leadership ;
  3. L’agilité et l’adaptabilité ;
  4. L’initiative et l’entrepreneuriat ;
  5. La communication orale et écrite ;
  6. L’accessibilité et l’analyse de l’information ;
  7. La curiosité et l’imagination.

Concrètement, cela consiste pour le formateur non pas à fournir des réponses aux questions ou sollicitations des apprenants, mais leur donner les consignes permettant de trouver les réponses à leurs questions.

* Senior Research Fellow at the Learning Policy Institute

🔶 Le FAIRE de lance de la formation autonome

Kilpatrick* (et non pas Kirkpatrick) parle des bienfaits de l’apprentissage par l’expérience :

  • les apprenants sont actifs et gardent un lien avec le monde réel, nourrissent la communication, la coopération, la créativité et la réflexion en profondeur ;
  • elle permet de préserver la présence à distance, tant cognitive que sociale, communicationnelle et relationnelle.

Pour inciter les apprenants à se mettre en action lors de leur formation en Digital Learning, et leur faire vivre des expériences d’apprentissage, tout se joue au moment de la conception pédagogique du parcours.

Il s’agit de passer de : “que faut-il dire ou présenter aux apprenants ?”
à : “que faut-il leur faire faire pour apprendre ?”.

* pédagogue américain, collègue et successeur de John Dewey**
** psychologue et philosophe américain majeur du courant pragmatiste

🔶 Des contenus aux activités

Pour entrer dans cette dynamique du “faire” pour apprendre, tout se joue dans le choix des activités pédagogiques.

Pour Diana Laurillard* il existe 5 catégories d’activités :

  • acquisition : présenter de l’information, représenter ce qu’on ne savait/ne pouvait pas représenter auparavant, enrichir les informations ;
  • investigation : rechercher de l’information ;
  • application : résoudre des problèmes et calculer, s’entraîner, expérimenter, apprendre à faire sur simulateur ou en réalité virtuelle ;
  • production : produire un texte ou un document seul ;
  • collaboration : produire un texte ou un document à plusieurs.

C’est en alternant ces différentes catégories d’activités pendant le parcours que l’apprenant reste dans une dynamique active qui lui permet non seulement de se former, mais aussi de développer ses compétences en autodidaxie.

* Professor of Learning with Digital Technologies, UCL Knowledge Lab

 

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