Souvent mises en opposition, ces 2 modalités ont tenté de se réconcilier avec les parcours blended-learning. En théorie, rien n’empêche ce mariage de raison, mais en pratique, les objectifs sont loin d’être atteints. Le e-learning en amont et/ou en aval est souvent boudé, et la formation en salle ne tient pas compte des modules à distance qui la complètent. Alors ? Ces 2 modalités seraient-elles finalement peu miscibles ? Mais si bien sûr, et on vous livre la recette !

Pourquoi est-il si dur de faire cohabiter ces 2 modalités ?

Si l’usage de parcours blended Learning est en augmentation, ils sont généralement composés par les clients eux-mêmes, au détriment de ceux proposés « clés en main ». Les modules e-learning ne sont donc pas toujours parfaitement complémentaires avec les formules présentielles. Difficile dans ces conditions d’adhérer totalement à un parcours hétérogène.

 

Mais le problème principal se situe souvent par les fortes différences pour l’apprenant entre les 2 modalités conservées dans leur format initial :

 

distanciel (e-learning)présentiel (en salle)
espace-tempsoù l’on veut, quand on veutà date et lieu fixe
contenufigéindividualisé
accompagnementen auto-formationavec un formateur

 

La promesse de la liberté du e-learning pour l’apprenant de se former quand il veut et à son rythme n’est pas suffisante pour l’inciter à suivre les modules avant ou après les sessions présentielles. Bien souvent, les apprenants arrivent en salle en ayant partiellement ou pas du tout suivi les modules e-learning censés leur apporter les connaissances théoriques nécessaires aux activités de mises en pratique prévues en salle. Et le critère obligatoire appliqué aux modules e-learning apporte rarement de la motivation.

 

Bien souvent, le présentiel et le distanciel sont conçus, produits et organisés par des équipes distinctes. Difficile dans ces conditions d’avoir une continuité « sans coutures » entre les différentes modalités.

Les solutions pédagogiques

En tout premier lieu, aborder la combinaison des modalités présentielles et distancielles comme un projet pédagogique global est une bonne approche, et un des points essentiels de ce projet est de trouver un fil rouge.

Il faut également réussir à échapper aux formats classiques en tendant vers une harmonisation des deux modalités.

Pour le distanciel :

  • inclure des activités collaboratives
  • ajouter des fonctionnalités sociales
  • impliquer le formateur comme tuteur
  • intégrer des activités de mises en pratique

Pour le présentiel :

  • conditionner la participation avec la vérification des prérequis
  • démarrer en continuité avec le distanciel
  • capitaliser le résultat des mises en pratique pour les futures activités distancielles
  • donner rendez-vous « à distance »

Les compétences nécessaires

Les solutions permettant de réussir l’hybridation présentiel/distanciel des parcours reposent sur des principes d’organisation et de pédagogie, mais aussi sur un ajustement des compétences.

Les concepteurs de formation doivent eux aussi devenir hybrides. Ils doivent être capables de concevoir les modules des deux modalités. C’est à cette seule condition que l’apprenant aura réellement la perception d’un parcours homogène et cohérent.

Les formateurs quant à eux, doivent acquérir des compétences de tuteur pour accompagner les apprenants tout au long de leur parcours.

Les experts doivent pouvoir animer de courtes vidéos pour incarner les sujets et humaniser les contenus des modules.

 

Et bien sûr, la cohabitation de ces 2 modalités au sein d’une même plateforme est bien sûr une condition sine qua non, mais de ce côté-là, la partie n’est pas gagnée d’avance.

 

« démontez-moi ça tout de suite ! » — Mikhaïl Gorbatchev

 

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